- Troisième visiteur interstellaire : La comète 3I/ATLAS n’est que le troisième objet connu provenant d’au-delà de notre Système solaire, après 1I/ʻOumuamuaen 2017 et2I/Borisoven 2019 [1]. Elle a été repérée pour la première fois le 1er juillet 2025 par le télescope de surveillance ATLAS financé par la NASA au Chili. Son orbite fortement hyperbolique (excentricité ≈ 6,2) l’a immédiatement signalée comme un intrus interstellaire [2].
- Rencontre avec le Soleil en octobre 2025 : 3I/ATLAS a atteint le périhélie (point le plus proche du Soleil) vers le 29–30 octobre 2025, s’approchant à environ 1,36 UA du Soleil (à l’intérieur de l’orbite de Mars) [3]. Lors du périhélie, elle se trouvait de l’autre côté du Soleil par rapport à la Terre (perdue dans l’éclat solaire), donc les observateurs au sol ne pouvaient pas la voir [4]. Son approche la plus proche de la Terre sera d’environ 1,8 UA (270 millions de km) en décembre 2025, ne présentant aucune menace et restant bien trop faible pour être visible à l’œil nu [5].
- Vitesse fulgurante : Cette comète file à travers le Système solaire interne à environ 58 km/s (~130 000 mi/h) [6]. Une telle vitesse extrême – bien supérieure à celle des comètes typiques – signifie qu’elle suit une trajectoire d’échappement ouverte, une signature claire d’origine interstellaire [7]. Au périhélie, elle a accéléré à plus de 68 km/s par rapport au Soleil, plus vite que n’importe quelle comète liée ne pourrait voyager [8] [9].
- Taille record : Les premières observations suggèrent que 3I/ATLAS pourrait être l’un des plus grands objets interstellaires détectés à ce jour. Son noyau solide pourrait mesurer quelques kilomètres de diamètre [10] – soit bien plus grand que ʻOumuamua(~100 m) et même plus grand que Borisov (~1 km). Le télescope spatial Hubble a fixé une limite supérieure d’environ 5,6 km de diamètre pour le noyau [11]. Cela ferait de 3I/ATLAS un géant parmi les vagabonds interstellaires connus.
- « Capsule temporelle » ancienne : D’après sa trajectoire galactique, les astronomes pensent que 3I/ATLAS provient probablement du vieux disque épais d’étoiles de la Voie lactée [12]. Il pourrait avoir 7 à 10 milliards d’années, ce qui en ferait peut-être la comète la plus ancienne jamais observée (environ 3 milliards d’années de plus que notre Système solaire, âgé de 4,6 milliards d’années) [13] [14]. En d’autres termes, cette comète se serait formée bien avant notre Soleil, préservant de la matière primordiale d’une époque cosmique révolue [15].
- Activité inhabituelle : Même loin du Soleil, 3I/ATLAS s’est révélée étonnamment active. Le télescope spatial Swift de la NASA l’a détectée en train d’émettre de la vapeur d’eau à environ 40 kg par seconde – « à peu près le débit d’un tuyau d’incendie à plein régime » – alors qu’elle se trouvait à près de 3 UA du Soleil [16]. Un dégazage d’eau aussi abondant à cette distance (environ trois fois plus loin que la Terre) est très inhabituel ; la plupart des comètes restent inactives aussi loin. Le fort signal ultraviolet du sous-produit de l’eau (OH) suggère que la lumière du Soleil chauffait des grains de glace libérés par le noyau, provoquant un panache de « vapeur » à distance [17].
- Chimie étrange : Les spectres révèlent une composition atypique. La chevelure de 3I/ATLAS est riche en CO₂ mais pauvre en CO, ce qui implique qu’elle « a été bien cuite et bouillie » dans son système stellaire d’origine, ayant perdu ses glaces les plus volatiles il y a longtemps [18]. Les scientifiques ont également détecté du gaz cyanure et une abondance inattendue de vapeur de nickel dans le gaz de la comète [19] – le nickel est rarement observé dans les chevelures cométaires à de telles distances. Les chercheurs soupçonnent qu’il pourrait être transporté sous forme de nickel carbonyle (Ni(CO)4), un composé volatil du nickel qui se décompose à la lumière du soleil [20]. Cette chimie étrange offre de nouveaux indices sur la composition de 3I/ATLAS et les conditions de son système d’origine.
- Campagne d’observation mondiale : Des télescopes du monde entier – et même hors du monde – se sont mobilisés pour étudier 3I/ATLAS. Hubble et le James Webb Space Telescope (JWST) l’ont tous deux observée [21]. De grands observatoires terrestres (Gemini Sud, le VLT, etc.) ont imagé sa chevelure floue et sa queue naissante. Même des sondes près d’autres planètes ont participé : début octobre, l’ExoMars Trace Gas Orbiter de l’ESA a pris des photos de 3I/ATLAS depuis l’orbite martienne à ~30 millions de km [22]. Prochainement, la sonde JUICE de l’ESA (près de Jupiter) et les sondes Lucy et Psyche de la NASA (dans le Système solaire interne) prévoyaient d’observer 3I/ATLAS autour du périhélie depuis des points de vue uniques [23] [24].
- Intérêt scientifique intense : La NASA, l’ESA et des astronomes du monde entier sont impatients d’examiner ce visiteur rare pour obtenir des informations sur d’autres systèmes stellaires. Comme l’a dit un chercheur, chaque objet interstellaire est comme « une note d’un autre système planétaire », portant des indices sur les éléments chimiques autour d’autres étoiles [25]. 3I/ATLAS offre une occasion de comparer ses matériaux et son comportement à ceux des comètes nées dans notre propre système solaire – ce qui pourrait éclairer la façon dont les planétésimaux se forment à travers la galaxie [26] [27].
- Aucune menace – et pas d’« extraterrestres » : 3I/ATLAS ne s’approchera pas à moins de ~1,8 UA de la Terre [28], et ne présente aucun danger. Bien que son origine interstellaire et ses caractéristiques étranges aient suscité quelques spéculations sur un vaisseau spatial extraterrestre dans les médias, les experts insistent sur le fait qu’il n’y a aucune preuve de quoi que ce soit d’artificiel. « 3I/ATLAS est très probablement une comète d’origine naturelle », déclare l’astronome de Harvard Avi Loeb (qui, néanmoins, lui attribue la note de 4/10 sur son spéculatif « Loeb scale » des signes technologiques) [29]. En dehors de curiosités coïncidentes dans sa trajectoire, les scientifiques n’ont rien observé qui défie le comportement d’une comète naturelle [30] – le véritable intérêt réside dans ce que ce visiteur cosmique peut nous apprendre, et non dans des théories de science-fiction.
Découverte et désignation
La comète 3I/ATLAS a été découverte le 1er juillet 2025 par le télescope de surveillance Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System (ATLAS) à Río Hurtado, Chili [31]. ATLAS – une étude du ciel financée par la NASA conçue pour repérer les astéroïdes en approche – a détecté un objet faible de magnitude ~18 se déplaçant sur le fond étoilé [32]. Initialement catalogué comme C/2025 N1 (ATLAS) selon les conventions de nommage des comètes, l’objet a immédiatement suscité l’enthousiasme car son orbite ne semblait pas liée au Soleil [33]. En quelques jours, les astronomes ont déterminé que la nouvelle comète suivait une trajectoire fortement hyperbolique, et non une ellipse fermée comme les comètes ordinaires. En août 2025, l’Union astronomique internationale a confirmé sa nature interstellaire et l’a renommée 3I/ATLAS, marquant ainsi le troisième objet interstellaire jamais observé (le préfixe “3I”) [34]. Ce visiteur céleste est parfois aussi désigné par son nom de relevé “A11pl3Z”, mais le nom 3I/ATLAS reflète son statut extraordinaire au-delà du Système solaire.
« C’est un objet provenant d’une partie de la galaxie que nous n’avons jamais vue d’aussi près auparavant. » – L’astronome Matthew Hopkins, Université d’Oxford [35]
La découverte de 3I/ATLAS est survenue près de six ans après le dernier visiteur interstellaire, 2I/Borisov, et les astronomes ont immédiatement reconnu l’opportunité scientifique. La découverte d’ATLAS fut fortuite – l’objectif de l’étude est de protéger la Terre, et pourtant elle a réussi à capturer un voyageur cosmique probablement plus ancien que notre planète de plusieurs milliards d’années. « Nous pensons qu’il y a deux chances sur trois que cette comète soit plus ancienne que le Système solaire, et qu’elle dérive dans l’espace interstellaire depuis lors », a noté le professeur Chris Lintott, co-découvreur, soulignant l’ancienneté potentielle de l’objet [36]. La possibilité d’étudier de près une telle “capsule temporelle” venue d’un autre système stellaire a enthousiasmé la communauté astronomique.
Pourquoi 3I/ATLAS est considérée comme interstellaire
3I/ATLAS a acquis son pedigree interstellaire uniquement grâce à ses dynamique orbitale. Contrairement aux comètes qui proviennent de notre nuage d’Oort et suivent des orbites allongées mais liées autour du Soleil, cet objet suit une trajectoire non liée qui le ramènera dans l’espace interstellaire. Les calculs montrent une excentricité d’environ 6,14 – une orbite extrêmement hyperbolique (toute excentricité supérieure à 1 indique une trajectoire d’échappement ouverte) [37]. En fait, l’orbite de 3I/ATLAS est la plus extrême des trois objets interstellaires connus, ce qui signifie qu’il n’est pas du tout capturé par la gravité du Soleil.
La vitesse de la comète est un autre indice. Bien avant d’atteindre le Système solaire interne, 3I/ATLAS se déplaçait déjà plus vite que la vitesse d’échappement du Soleil. Sa vitesse excédentaire hyperbolique est d’environ 58 km/s – même à une distance infinie, elle se déplacerait encore à ~58 000 m/s par rapport au Soleil [38]. À l’inverse, une comète liée au Soleil pourrait ramper à seulement quelques km/s dans les régions extérieures. « Sa vitesse extrême et sa trajectoire ouverte d’échappement sont des signatures claires d’une origine interstellaire » [39], comme l’a noté un rapport. Essentiellement, 3I/ATLAS n’est pas gravitationnellement attachée à notre étoile ; elle est venue de l’espace interstellaire et repartira vers le vide.
Les astronomes ont vérifié qu’aucune rencontre planétaire n’aurait pu projeter l’objet sur une telle orbite – sa trajectoire ne remonte pas à une source probable du Système solaire. Au lieu de cela, les projections de sa trajectoire entrante suggèrent qu’il est descendu de bien au-dessus du plan de l’écliptique sur une inclinaison rétrograde (~175° par rapport à l’équateur du Soleil) [40]. Il n’est pas né dans le disque protoplanétaire de notre Soleil ; c’est plutôt un vagabond interstellaire traversant notre voisinage lors d’une visite unique [41]. C’est pourquoi il porte la désignation « I » (Interstellaire) dans son nom, rejoignant le club très exclusif des visiteurs extrasolaires.
Trajectoire orbitale et comparaison avec 1I/ʻOumuamua & 2I/Borisov
Après être entré dans le Système solaire, 3I/ATLAS a suivi une trajectoire d’approche très inclinée. Il s’est approché du système interne depuis la direction de la constellation Serpens (près de l’hémisphère galactique nord) selon les premières solutions orbitales, bien qu’il soit presque impossible de déterminer exactement son étoile d’origine. La comète a traversé le plan orbital dans le sens opposé à celui des planètes (mouvement rétrograde) [42], ce qui l’a aidée à éviter des rencontres majeures avec les planètes. Le 3 octobre 2025, elle est passée à environ 0,19 UA de Mars – soit un survol rapproché de la planète rouge à ~28 millions de km de distance [43]. Elle a ensuite plongé vers son périhélie juste à l’extérieur de l’orbite terrestre, atteignant son approche la plus proche du Soleil (~1,35 UA) le 29 octobre 2025 [44]. Après avoir contourné le Soleil, 3I/ATLAS est maintenant en route vers l’extérieur : elle croisera l’orbite de Jupiter d’ici mars 2026 et finira par se diriger vers la constellation de la Baleine (Cetus), disparaissant progressivement [45] [46]. Contrairement aux comètes périodiques, elle ne reviendra jamais ; il s’agit d’un passage unique près du Soleil.
À bien des égards, la brève visite de 3I/ATLAS invite à la comparaison avec ses deux célèbres prédécesseurs :
- 1I/ʻOumuamua (2017) : Le premier objet interstellaire a surpris les astronomes en tant que petit corps (~100–200 m) en rotation, sans coma ni queue visible. Il a traversé le système sur une trajectoire fortement hyperbolique (e ≈ 1,2) et n’a été détecté qu’après avoir déjà dépassé le Soleil. L’absence de dégazage de ʻOumuamua, sa forme allongée étrange et sa légère accélération non gravitationnelle ont suscité de vifs débats et même des théories sur une technologie extraterrestre. En revanche, 3I/ATLAS est une comète active, et non un simple rocher stérile – elle a produit facilement du gaz et de la poussière, ce qui la rend plus facile à étudier chimiquement. De plus, 3I/ATLAS est bien plus grande (potentiellement large de plusieurs kilomètres contre quelques dizaines de mètres pour ʻOumuamua) [47]. Un point commun entre les deux est leur vitesse extrême ; cependant, la vitesse de 3I/ATLAS est encore plus élevée, reflétant peut-être une éjection plus rapide de son système d’origine ou une orbite galactique différente. Notamment, l’énorme masse de 3I/ATLAS (des millions de fois supérieure à celle de ʻOumuamua) signifie qu’elle transporte un inventaire de matériaux bien plus riche à analyser [48].
- 2I/Borisov (2019) : Contrairement à ʻOumuamua, Borisov était une véritable comète en apparence – découverte en approche du Soleil avec une chevelure et une queue visibles. La composition de Borisov s’est avérée ressembler à celle des comètes typiques du nuage d’Oort, bien qu’elle ait présenté une teneur exceptionnellement élevée en monoxyde de carbone. Avec un diamètre estimé à ~0,5–1 km, 2I/Borisov était le plus grand objet interstellaire jusqu’à présent. La comète 3I/ATLAS semble éclipser Borisov, peut-être par un facteur de plusieurs en taille [49]. L’orbite de Borisov (e ≈ 3,4) était assez hyperbolique mais moins prononcée que celle d’ATLAS ; elle est arrivée près du plan de l’écliptique, tandis que 3I/ATLAS a plongé selon un angle aigu [50]. Borisov et ATLAS ont tous deux montré des volatils cométaires courants (eau, cyanure, etc.), mais Borisov était riche en CO alors qu’ATLAS en est relativement pauvre [51]. Chaque comète interstellaire semble avoir sa propre “empreinte” chimique. Comme l’a fait remarquer l’astrophysicien Zexi Xing, « ʻOumuamua était sèche, Borisov était riche en monoxyde de carbone, et maintenant ATLAS libère de l’eau à une distance à laquelle nous ne nous attendions pas. Chacune réécrit ce que nous pensions savoir sur la façon dont les planètes et les comètes se forment autour des étoiles. » [52] Ensemble, ces trois visiteurs démontrent une diversité frappante dans les éléments constitutifs provenant d’autres systèmes stellaires.
Malgré leurs différences, les trois objets interstellaires soulignent combien il reste à découvrir sur la formation des planètes au-delà de notre Soleil. Ils proviennent probablement de environnements stellaires très différents – ʻOumuamua peut-être d’un jeune amas stellaire proche, Borisov de la région externe du disque d’une étoile semblable au Soleil, et ATLAS potentiellement d’un système stellaire ancien dans les régions lointaines de la Voie lactée [53] [54]. « Parmi ceux connus à ce jour, notre méthode statistique suggère que 3I/ATLAS est très probablement la plus vieille comète jamais observée », a noté Matthew Hopkins, qui a étudié son orbite galactique [55] [56]. Si 3I/ATLAS s’est effectivement formée autour d’une étoile du disque épais à longue durée de vie, sa constitution pourrait refléter les conditions cosmiques ayant précédé de plusieurs milliards d’années la naissance du Soleil. Chaque nouveau visiteur interstellaire est donc un cadeau scientifique unique – un petit échantillon d’un système lointain, livré gratuitement à notre porte cosmique.
Importance scientifique et campagnes d’observation
L’apparition de 3I/ATLAS en 2025 a donné lieu à une campagne d’observation mondiale sans précédent. Reconnaissant la comète comme un visiteur unique venu d’une autre étoile, les scientifiques se sont empressés de recueillir un maximum de données pendant les quelques mois où elle serait détectable. Pratiquement tous les grands télescopes capables de pointer vers 3I/ATLAS l’ont fait, dans un effort coordonné à travers plusieurs continents et observatoires spatiaux [57].
L’implication de la NASA a commencé avec la découverte (le projet ATLAS est financé par la NASA) et s’est rapidement intensifiée. Le Neil Gehrels Swift Observatory a été l’un des premiers télescopes spatiaux à cibler 3I/ATLAS, détectant la lueur ultraviolette caractéristique de l’hydroxyle (OH) en juillet–août 2025 – un sous-produit de la vapeur d’eau – marquant la première détection d’eau provenant d’un objet interstellaire [58] [59]. « Détecter de l’eau… est une avancée majeure pour comprendre comment les comètes interstellaires évoluent », a déclaré Dennis Bodewits, responsable de l’équipe Swift [60]. Cela signifie que les astronomes peuvent appliquer le même critère d’activité liée à l’eau à 3I/ATLAS qu’aux comètes du Système solaire, permettant ainsi des comparaisons directes entre systèmes planétaires [61]. Le résultat de Swift était vraiment frappant : il a révélé que 3I/ATLAS libérait de l’eau alors qu’il se trouvait encore à près de 3 UA du Soleil [62]. À cette distance, la plupart des comètes sont trop froides pour que la glace d’eau se sublime, ce qui suggère donc des processus inhabituels (comme des grains de glace chauffés). La production d’eau mesurée, environ 40 kg/s, indiquait une réserve significative de glace dans le noyau ou dans ses débris éjectés [63]. Cette découverte, saluée comme une « avancée majeure » par la NASA et présentée dans BBC Sky at Night, n’a été rendue possible que grâce aux yeux ultraviolets de Swift au-dessus de l’atmosphère terrestre [64] [65].
Pendant ce temps, le télescope spatial Hubble a capturé des images haute résolution de 3I/ATLAS dès juillet 2025, lorsque la comète se trouvait à environ 277 millions de miles de la Terre [66]. Les données de Hubble ont permis de contraindre la taille du noyau (fixant la limite supérieure à ~5,6 km) et ont montré une brillante chevelure floue, confirmant la nature active de l’objet [67]. À mesure que 3I/ATLAS s’approchait du Soleil, la chevelure grossissait et une faible queue s’est développée. Des observateurs ont même signalé un jet orienté vers le Soleil ou « anti-queue » inhabituel à la mi-2025 [68], probablement dû à des grains de poussière alignés dans le plan orbital de la comète.
Le nouveau fleuron James Webb Space Telescope (JWST) a également observé la comète tôt. En septembre 2025, les spectromètres infrarouges du JWST ont analysé la chevelure de 3I/ATLAS et ont trouvé un mélange chimique inattendu : le dioxyde de carbone était le gaz dominant, avec relativement peu de monoxyde de carbone, et seulement une petite fraction de vapeur d’eau [69]. Cela diffère des comètes typiques du Système solaire où l’eau est généralement la plus abondante près du Soleil, et suggère que 3I/ATLAS s’est soit formée dans un environnement froid favorisant la glace de CO₂, soit qu’elle a perdu ses glaces de CO et d’eau plus volatiles au fil des éons dans l’espace [70]. La superbe sensibilité du JWST a également permis de détecter des traces d’espèces comme le sulfure de carbonyle (COS) et de confirmer la présence de gaz cométaires familiers CN et C₂ [71]. Fait intriguant, le JWST et des télescopes au sol (comme le VLT de l’Observatoire européen austral) ont détecté la présence de vapeur de nickel dans la chevelure de la comète [72]. Normalement, des métaux comme le nickel et le fer n’apparaissent dans la chevelure des comètes que très près du Soleil, mais 3I/ATLAS a montré du Ni bien plus loin, suggérant la libération de composés exotiques (tels que le nickel carbonyle) [73]. Chaque nouveau jeu de données ajoutait une pièce au puzzle des matériaux que cette capsule temporelle interstellaire transporte.
Sur le terrain, de nombreux observatoires nationaux ont participé. Par exemple, Gemini South au Chili a produit une image en couleur de 3I/ATLAS à la fin août 2025, montrant une chevelure sphérique avec une teinte vert pâle (souvent due au gaz de carbone diatomique) [74]. Le Very Large Telescope au Chili et d’autres installations ont mené des études spectroscopiques pour inventorier les gaz et la poussière de la comète. Des astronomes amateurs équipés de grands télescopes de jardin ont également tenté leur chance, bien que d’après tous les témoignages, 3I/ATLAS n’ait jamais été plus brillante qu’environ magnitude 12, ce qui en faisait un objet difficile même pour les astro-photographes expérimentés [75].De manière unique, des engins spatiaux autour d’autres planètes ont contribué à la campagne d’observation. Parce que 3I/ATLAS est passé derrière le Soleil par rapport à la Terre près du périhélie (le rendant inobservable depuis les télescopes terrestres pendant des semaines) [76], les scientifiques se sont tournés vers des sondes sur Mars et ailleurs qui bénéficiaient d’un meilleur angle de vue. Le 3 octobre 2025, alors que 3I/ATLAS effectuait son passage le plus proche de Mars, les sondes Mars Express et ExoMars Trace Gas Orbiter de l’ESA ont réussi à photographier la comète à environ 30 millions de km de distance [77] [78]. Sur ces images, 3I/ATLAS apparaissait comme un minuscule point flou sur fond d’étoiles – la chevelure était visible, bien que le noyau lui-même soit trop petit et trop éloigné pour être résolu [79]. C’était la première fois qu’une comète provenant d’une autre étoile était observée depuis une planète autre que la Terre. Encouragées par ce succès, les équipes de mission ont planifié d’autres observations : la sonde Lucy de la NASA (en route vers les astéroïdes troyens de Jupiter) et la toute nouvelle sonde Psyche (en croisière entre la Terre et Mars) ont toutes deux programmé des pointages vers 3I/ATLAS autour du périhélie de fin octobre [80]. La sonde JUICE de l’ESA, bien que la plus proche de la comète à cette période, a dû utiliser son antenne comme bouclier solaire et n’enverra donc ses données sur 3I/ATLAS qu’en février 2026 [81]. Malgré tout, ces efforts marquent une campagne extraordinaire à points de vue multiples – les envoyés robotiques de l’humanité à travers le Système solaire s’unissant tous pour espionner un visiteur interstellaire.
Au-delà des observations immédiates, la signification scientifique de 3I/ATLAS est profonde. Voici un fragment ancien du disque protoplanétaire d’une autre étoile, peut-être plus vieux que n’importe quelle comète que nous avons étudiée, traversant notre Système solaire et offrant de révéler ses secrets. En comparant la composition de 3I/ATLAS à celle des comètes originaires de notre Système solaire, les chercheurs peuvent tester des théories sur la formation des planètes à travers différentes populations stellaires. Par exemple, le fait que 3I/ATLAS soit si riche en CO₂ et pauvre en eau (par rapport à la plupart des comètes ici) pourrait signifier qu’il s’est formé dans une région de son système d’origine avec un profil de température différent, ou peut-être autour d’une étoile à la chimie distincte [82] [83]. Sa simple présence renforce également les estimations selon lesquelles les objets interstellaires sont plus courants qu’on ne le pensait auparavant – certains scientifiques suggèrent désormais qu’« il y en a presque toujours un dans le système solaire » à tout moment, mais généralement trop faible pour être remarqué [84] [85]. Le futur Observatoire Vera Rubin, une fois opérationnel, devrait détecter de nombreux autres visiteurs de ce type, s’appuyant sur ce que 3I/ATLAS nous apprend.Enfin, la visite de 3I/ATLAS a ravivé les discussions sur l’envoi d’une mission spatiale vers un objet interstellaire. Bien qu’aucune sonde ne puisse être lancée à temps pour poursuivre 3I/ATLAS, la NASA et l’ESA ont toutes deux des concepts sur la table. La mission Comet Interceptor de l’ESA (lancement prévu en 2029) attendra, prête dans l’espace, pour intercepter une nouvelle comète entrante – peut-être même une comète interstellaire – si l’occasion se présente [86] [87]. « Lorsque Comet Interceptor a été sélectionnée en 2019, nous ne connaissions qu’un seul objet interstellaire – 1I/ʻOumuamua. Depuis, deux autres objets de ce type ont été découverts, montrant une grande diversité dans leur apparence. En visiter un pourrait permettre une avancée majeure dans la compréhension de leur nature », a déclaré le Dr Michael Küppers, scientifique du projet Comet Interceptor de l’ESA [88]. Des missions comme celle-ci sont directement motivées par le trésor scientifique que représentent des objets comme 3I/ATLAS. Même si un véritable rendez-vous interstellaire n’est pas encore à portée, 3I/ATLAS est une étape – aiguisant notre appétit pour le jour où nous pourrons rattraper un voyageur venu d’une autre étoile et l’observer de près.
Composition, vitesse et visibilité depuis la Terre
Composition : La composition chimique de 3I/ATLAS est un sujet central d’étude, car elle détient des indices sur l’origine de la comète. Les observations jusqu’à présent dressent le portrait d’une comète à la fois familière et étrange. D’un côté, elle émet de nombreux gaz habituels observés dans les comètes ordinaires : vapeur d’eau (H₂O), dioxyde de carbone (CO₂), monoxyde de carbone (CO), cyanure (CN), ainsi que des particules de poussière contenant des éléments comme le carbone et même des métaux (nickel) [89] [90]. D’un autre côté, les proportions de ces matériaux diffèrent nettement de celles des comètes typiques du Système solaire. Les données publiées par une équipe incluant Loeb (basées sur la spectroscopie JWST) indiquent que la coma, en masse, est composée d’environ 87 % de CO₂, 9 % de CO et seulement 4 % d’eau [91]. Si cela est exact, il s’agit d’une fraction de CO₂ extraordinairement élevée – dans la plupart des comètes proches du Soleil, l’eau est le volatile dominant. Une telle composition suggère que 3I/ATLAS s’est soit formée dans un environnement très froid où la glace de CO₂ était abondante, soit qu’au cours de sa dérive de plusieurs milliards d’années dans l’espace, elle a perdu une grande partie de son eau et de ses glaces très volatiles (comme le CO) à cause du rayonnement cosmique et du chauffage par les étoiles de passage [92]. Comme l’a dit un astronome, la comète « a été bien cuite et bouillie » avant même d’arriver ici [93]. En somme, 3I/ATLAS pourrait être un vestige desséché ayant déjà perdu ses ingrédients les plus fragiles, ne laissant derrière elle que des glaces plus résistantes comme le CO₂ et une structure de poussière.
Pourtant, 3I/ATLAS réservait encore des surprises. La détection de vapeur de nickel (Ni) dans sa chevelure était inattendue [94]. Normalement, les métaux nécessitent des températures élevées pour se sublimer – par exemple, les gaz de nickel et de fer n’ont été détectés que récemment dans plusieurs comètes du Système solaire lorsqu’elles s’approchaient très près du Soleil. Mais 3I/ATLAS a montré du nickel loin du Soleil, ce qui implique que quelque chose dans le dégazage de la comète transportait du nickel à des températures plus basses. Les chercheurs soupçonnent qu’un composé appelé tétracarbonyle de nickel [Ni(CO)_4] pourrait en être responsable [95]. Cette molécule, si elle est présente dans le noyau, libérerait du gaz Ni (et du CO) lorsqu’elle est exposée à la lumière du soleil. La présence possible de composés carbonyles exotiques souligne à quel point cette comète est chimiquement intéressante. Chaque nouveau composé volatil identifié – qu’il s’agisse de l’abondance de CO₂, de la rareté du CO, ou de traces de COS, NH₃, etc. – aide les scientifiques à reconstituer l’environnement du lieu de naissance de 3I/ATLAS. « Chaque comète interstellaire jusqu’à présent a été une surprise », a noté le Dr Zexi Xing. « ‘Oumuamua était sèche, Borisov était riche en CO, et maintenant ATLAS… nous montre une nouvelle facette de la chimie des comètes » [96]. En déchiffrant la composition de 3I/ATLAS, nous échantillonnons effectivement les ingrédients d’un système planétaire lointain – un exercice qui pourrait révéler si les éléments constitutifs des planètes (et peut-être de la vie) sont communs dans toute la galaxie ou varient largement d’une étoile à l’autre [97].
Vitesse et trajectoire : Comme mentionné, 3I/ATLAS se déplace extraordinairement vite. Au périhélie, il a atteint environ 68 km/s par rapport au Soleil (plus de 240 000 km/h) [98]. Même loin du Soleil, il conserve des dizaines de km/s de vitesse qui finiront par l’éjecter complètement de notre Système solaire. Pour mettre cela en perspective, à 58 km/s, un objet parcourt une unité astronomique (distance Terre–Soleil) en un peu moins de 30 jours. C’est environ cinq fois plus rapide que Voyager 1, notre sonde la plus rapide en sortie du système solaire. Cette vitesse est une conséquence directe de l’origine interstellaire de la comète : elle ne s’est pas formée en tournant autour du Soleil, elle s’approche donc avec la vitesse acquise lors de son éjection de son système stellaire d’origine, à laquelle s’ajoute le mouvement relatif de ce système par rapport au nôtre. En termes galactiques, 3I/ATLAS semble suivre une trajectoire orbitale différente autour de la Voie lactée que le Soleil – provenant possiblement du disque épais de la galaxie, qui implique des étoiles (et leurs comètes) se déplaçant à des vitesses relatives plus élevées [99]. La vitesse excédentaire hyperbolique de la comète (~58 km/s) signifie que même à l’infini, elle continuerait de s’éloigner de nous à 58 km/s [100]. Cela dépasse largement la vitesse de libération de ~42 km/s à proximité du Soleil, ce qui confirme qu’elle n’est pas liée gravitationnellement. Après le périhélie, 3I/ATLAS est maintenant en route vers l’extérieur du Système solaire pour de bon. Elle va progressivement décélérer sous l’effet de la gravité solaire, mais pas suffisamment pour faire demi-tour – sa vitesse à l’infini restera d’environ 26 km/s dans le référentiel du Soleil [101]. Finalement, 3I/ATLAS reprendra son orbite autour de la Galaxie sur une trajectoire légèrement modifiée par l’effet de « fronde » gravitationnelle du Soleil. Dans quelques millions d’années, elle se trouvera quelque part dans l’espace interstellaire, emportant un peu de l’élan de notre Soleil comme souvenir de son bref passage près de lui.
Luminosité et visibilité : Malgré sa grande taille et son activité, la comète 3I/ATLAS n’est jamais devenue brillante dans le ciel terrestre – ce n’est pas un spectacle à la Halley. Lors de sa découverte, elle était extrêmement faible (magnitude ~18), et même lorsque son activité a augmenté, elle n’a atteint qu’environ la magnitude 12 au mieux près du périhélie [102]. C’est environ 250 fois plus faible que la limite de vision à l’œil nu humain (mag ~6). Concrètement, 3I/ATLAS ne peut pas être vue sans télescope, et même à travers un télescope, elle apparaît comme une petite tache lumineuse faible. Une partie de la raison est sa distance : elle est restée à plus de 1,3 UA du Soleil et à plus de 2 UA de la Terre lors de son activité maximale, ce qui est relativement loin. Une autre raison est que son noyau, bien que grand comparé à d’autres objets interstellaires, ne fait peut-être qu’un kilomètre de diamètre et ne produit pas une énorme chevelure ou queue. Les comètes peuvent parfois surprendre les observateurs avec des sursauts d’activité, mais fin 2025, 3I/ATLAS ne s’est pas éclaircie de façon spectaculaire au-delà des prévisions.
Les observateurs terrestres ont eu une complication supplémentaire : conjonction solaire. De la fin septembre à la fin novembre 2025, la ligne de visée de la comète était proche du Soleil, la rendant pratiquement inobservable à cause de l’éclat solaire [103]. Pendant le périhélie les 29–30 octobre, 3I/ATLAS était derrière le Soleil par rapport à la Terre, donc aucun télescope au sol ou en orbite terrestre ne pouvait l’observer en toute sécurité [104]. Ce n’est qu’après être sortie de cette période de conjonction, à la mi-fin novembre, que les astronomes ont pu tenter de la repérer à nouveau dans le ciel de l’aube. Même alors, elle devait rester autour de la mag 12–13 – accessible seulement aux plus grands télescopes amateurs ou à l’imagerie CCD sensible [105]. Les “télescopes intelligents” automatisés et les astrophotographes se préparaient effectivement à la capturer en décembre 2025, lorsqu’elle serait un faible point diffus dérivant parmi les étoiles [106]. Les observatoires professionnels comme Hubble et JWST peuvent continuer à la surveiller si besoin, mais pour les astronomes amateurs, 3I/ATLAS n’a jamais été une comète visible.
Un point positif : le fait d’être faible signifiait aussi que 3I/ATLAS ne représentait aucun danger en termes de luminosité pour les instruments des engins spatiaux (contrairement à une comète très brillante près du Soleil qui peut endommager les capteurs). Cela a permis aux observatoires solaires et aux sondes planétaires de tenter des observations sans précautions particulières. Par exemple, le satellite météorologique GOES-19 a réussi à détecter 3I/ATLAS lors de la conjonction solaire en observant la proximité du Soleil [107]. Et comme mentionné, les caméras basées sur Mars ont pris des images malgré la faible luminosité de la comète [108] [109]. Ces perspectives uniques ont enrichi la base de données pour ce voyageur discret mais important.
En résumé, 3I/ATLAS était une comète « pour les livres de science, pas pour les livres d’images. » Elle n’a pas offert de spectacle aux observateurs occasionnels, mais sa valeur réside dans les données recueillies discrètement par les instruments, racontant l’histoire d’une ancienne voyageuse plutôt que d’éblouir nos yeux.
Développements récents et actualités (fin 2025)
Lorsque 3I/ATLAS a atteint son moment de vérité autour du Soleil à la fin octobre 2025, une vague de mises à jour scientifiques et d’articles d’intérêt public a fait la une des actualités :
- Passage au périhélie (29 octobre 2025) : Le périhélie de la comète a eu lieu le 29 octobre 2025 vers 11h47 UTC (selon les calculs du JPL) [110], à une distance d’environ 1,35 UA du Soleil [111]. Bien qu’invisible depuis la Terre en raison de sa position cachée par le Soleil [112], c’est à ce moment que 3I/ATLAS devait être la plus chaude et la plus active. En prévision, les scientifiques ont coordonné des observations depuis d’autres endroits du Système solaire. L’ESA a annoncé que ses orbiteurs martiens avaient une « place au premier rang » pour le passage le plus proche de la comète de Mars le 3 octobre et une bonne vue de sa trajectoire côté Soleil [113]. Les sondes Lucy et Psyche de la NASA ont pointé leurs instruments vers la comète pendant le périhélie, tandis que la sonde JUICE de l’ESA a fait de même (bien que les données de JUICE ne soient transmises que plusieurs mois plus tard en raison de contraintes de communication) [114]. Ces observations visaient à détecter toute poussée d’activité – comme des jets ou une augmentation de la luminosité – susceptible de se produire au périhélie. Au 30 octobre, les premiers rapports n’indiquaient aucune éruption spectaculaire ; la comète semblait se comporter comme une comète normale, modérément active, passant autour du Soleil. Les scientifiques étaient particulièrement curieux de voir si 3I/ATLAS survivrait intacte à son périhélie (certaines comètes se désintègrent si elles sont fragiles). Heureusement, aucune fragmentation n’a été observée, et 3I/ATLAS a poursuivi sa trajectoire de sortie apparemment indemne.
- Découverte du « tuyau d’arrosage » d’eau : Juste avant le périhélie, une étude évaluée par des pairs passionnante a été publiée par l’équipe utilisant le télescope Swift de la NASA. Le 29 octobre 2025, les médias ont rapporté que Swift avait réalisé une « avancée majeure » en détectant de l’eau (OH) dans la chevelure de 3I/ATLAS alors que la comète se trouvait à près de 3 UA [115] [116]. L’étude, menée par des chercheurs de l’Université d’Auburn, a mesuré un taux de libération d’eau d’environ 40 kg/s, qu’ils ont décrit comme un « tuyau d’arrosage à plein régime » jaillissant de la comète [117]. Cette découverte était étonnante car elle a été enregistrée à une distance où la chaleur du Soleil est relativement faible. « À ces distances, la plupart des comètes du système solaire restent calmes », ont noté les scientifiques, soulignant à quel point il était inhabituel de voir une telle vigueur de la part de 3I/ATLAS à 2,9 UA [118]. Cela implique que 3I/ATLAS possède soit un vaste réservoir de glace d’eau, soit un mécanisme (comme l’éjection de grains glacés) permettant à l’eau de sublimer bien plus loin que prévu. La découverte a suscité une large couverture médiatique et a été saluée comme une preuve de concept que nous pouvons détecter directement des molécules d’intérêt biologique (comme l’eau) provenant d’objets interstellaires [119] [120]. Cela ouvre la voie à une comparaison, pour la première fois, des « niveaux d’activité » des comètes interstellaires avec ceux des comètes locales sur une base équivalente [121]. Essentiellement, les astronomes peuvent commencer à se demander : 3I/ATLAS est-elle aussi « active » qu’une comète typique de sa taille le serait si elle était transplantée ici ? Les premières indications montrent qu’elle est très active, bien qu’avec une composition de glace différente à l’origine de cette activité.
- Mises à jour sur la composition : À peu près à la même période, des résultats préliminaires provenant de JWST et d’autres observatoires ont été présentés lors de conférences et dans la presse scientifique. Une mise à jour notable a été la confirmation de la composition riche en CO₂ de 3I/ATLAS. Le magazine Sky & Telescope a rapporté que le rapport CO₂/CO de la comète est extrêmement élevé, ce qui suggère qu’elle a perdu une grande partie de son CO il y a longtemps [122]. Une autre surprise partagée fin octobre a été la détection de nickel moléculaire (Ni) et l’hypothèse selon laquelle le nickel serait transporté par du nickel carbonyle dans la comète [123]. Il s’agissait d’une découverte exotique, renforçant l’idée que l’intérieur de 3I/ATLAS pourrait abriter une chimie très différente de celle des comètes plus jeunes. De plus, les scientifiques ont noté une absence curieuse de raies d’émission de fer ; au 30 octobre, ils surveillaient les données du périhélie pour voir si de la vapeur de fer apparaîtrait lorsque la comète serait la plus chaude [124]. Si le fer (un autre élément lourd) restait absent, cela pourrait indiquer que la composition de 3I/ATLAS est déficiente en certains métaux, ou qu’ils restent piégés dans les grains de poussière. Ces analyses en cours étaient vivement discutées sur les forums d’astronomie et lors des réunions d’automne de la communauté des sciences planétaires. « Vaisseau spatial extraterrestre » : Aucun objet interstellaire ne serait complet sans une touche d’intrigue extraterrestre publique. Dans les jours précédant le périhélie (fin octobre 2025), plusieurs médias ont publié des articles se demandant si la comète 3I/ATLAS pourrait être « vraiment un vaisseau spatial extraterrestre » – reprenant les spéculations de l’astronome de Harvard Dr. Avi Loeb [125]. Loeb, connu pour son hypothèse controversée selon laquelle ʻOumuamua pourrait avoir été une sonde extraterrestre, a appliqué certaines de ses conjectures à 3I/ATLAS également. Il a souligné que si 3I/ATLAS était un engin propulsé, le périhélie serait un moment opportun pour changer de vitesse ou effectuer une « manœuvre d’Oberth » (utiliser la gravité du Soleil pour modifier sa trajectoire) [126] [127]. Il a qualifié le passage au périhélie de « test décisif » pour la nature de l’objet [128]. Loeb a relevé quelques bizarreries : la trajectoire de la comète se trouvait près du plan des planètes (à moins de 5° de l’écliptique) et son timing la rapprochait relativement de Mars, Vénus et Jupiter tout en la rendant inobservable depuis la Terre – un alignement qu’il a estimé n’avoir que 0,005 % de chances de se produire par hasard [129] [130]. Il a également fait remarquer que 3I/ATLAS est des ordres de grandeur plus massive qu’ʻOumuamua ou Borisov, soulevant l’idée fantaisiste d’un grand vaisseau extraterrestre. Cependant, Loeb a pris soin d’ajouter que « 3I/ATLAS est très probablement une comète d’origine naturelle » et que sa spéculation n’était qu’une hypothèse à tester [131]. La communauté astronomique traditionnelle a répondu avec un scepticisme sain. Aucune manœuvre ou signal inhabituel n’a été détecté de la part de 3I/ATLAS au périhélie ; elle a suivi exactement l’orbite prédite par la physique newtonienne. De plus, son comportement de dégazage (le « jet » d’eau, etc.) est tout à fait conforme à celui d’une comète naturelle. Plusieurs experts ont déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de technologie ou de forces non naturelles à l’œuvre [132]. Un article de Newsweek du 29 octobre intitulé « Is Comet 3I/ATLAS est-il vraiment un vaisseau spatial extraterrestre ? Nous sommes sur le point de le découvrir” a conclu que, bien que l’idée fasse de bons titres, toutes les observations jusqu’à présent indiquent qu’il s’agit d’une comète ordinaire, simplement originaire d’une autre étoile [133] [134]. Comme l’a plaisanté l’astrophysicien Ethan Siegel dans un commentaire, des affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires – et dans le cas de 3I/ATLAS, les preuves indiquent massivement un bloc gelé de glace et de roche, et non un vaisseau spatial.
- Engagement du public : Le grand public est néanmoins resté fasciné par l’histoire de 3I/ATLAS. Son origine interstellaire et son âge vertigineux lui ont valu de nombreux surnoms dans les médias, du « visiteur de 10 milliards d’années » à un « messager mystérieux venu des étoiles ». Les planétariums et centres scientifiques ont signalé une augmentation des questions sur la comète lors des séances de questions-réponses. La période proche de Halloween 2025 a même suscité quelques spéculations ludiques sur une « surprise d’Halloween extraterrestre », que les scientifiques ont dissipées avec des faits. Le 30 octobre 2025, la Royal Astronomical Society a organisé une conférence publique sur la découverte de 3I/ATLAS et ce qui la rend unique, soulignant la valeur éducative de tels événements. Sur les réseaux sociaux, des images de la comète (prises par Hubble ou des observatoires) ont été largement partagées, et des hashtags comme #InterstellarComet ont été tendance parmi les passionnés de sciences. À bien des égards, 3I/ATLAS est devenu un succès de la communication scientifique – un phénomène naturel énigmatique qui a suscité la curiosité pour l’astronomie. Comme l’a noté le professeur Loeb, envisager l’hypothèse d’un vaisseau spatial était aussi une façon d’amener le public à réfléchir à la méthode scientifique : « Nous devons collecter autant de données que possible pour déterminer sa nature. L’implication d’une technologie extraterrestre serait énorme, et nous devons donc la prendre au sérieux » [135]. Au final, les données ont clairement parlé en faveur de la nature, mais l’enquête sur 3I/ATLAS a captivé l’imagination dans le monde entier.
À l’avenir, l’histoire de 3I/ATLAS continue de s’écrire. Jusqu’à la fin 2025 et en 2026, les astronomes poursuivront l’analyse des données issues de la campagne de périhélie. Des résultats plus détaillés sur sa composition (par exemple, un inventaire complet des composés organiques, des métaux et des isotopes) sont attendus à mesure que les équipes publieront leurs conclusions. D’ici février 2026, la sonde JUICE de l’ESA devrait transmettre ses observations, ajoutant une nouvelle pièce au puzzle [136]. Chaque nouvelle découverte aidera à situer 3I/ATLAS dans son contexte : est-il typique ou atypique parmi les comètes ? Confirme-t-il les théories sur la formation des comètes autour d’étoiles anciennes, ou nous surprend-il par des anomalies ?
Citations d’astronomes et d’experts
Tout au long de la campagne d’observation, les scientifiques ont partagé leur enthousiasme et leurs points de vue sur la comète 3I/ATLAS :
- Matthew Hopkins (Université d’Oxford) : « C’est un objet provenant d’une partie de la galaxie que nous n’avons jamais vue d’aussi près auparavant. » Hopkins, qui a étudié la trajectoire galactique de 3I/ATLAS, a souligné à quel point il est précieux d’examiner enfin une comète probablement formée autour d’étoiles très différentes de notre Soleil [137]. L’analyse de son équipe a suggéré une origine dans le disque épais, menant à la conclusion que « 3I/ATLAS est très probablement la comète la plus ancienne que nous ayons jamais vue. » [138]
- Prof. Chris Lintott (Université d’Oxford) : « Nous pensons qu’il y a deux chances sur trois que cette comète soit plus ancienne que le Système solaire, et qu’elle dérive dans l’espace interstellaire depuis. » [139] Lintott a souligné la probabilité statistique que 3I/ATLAS soit antérieure à notre Soleil, la qualifiant de vagabonde la plus ancienne jamais rencontrée – une véritable relique cosmique.
- Dr. Michele Bannister (Université de Canterbury) : « Nous vivons une période passionnante : 3I montre déjà des signes d’activité. Les gaz qui pourraient être observés à l’avenir, à mesure que 3I sera chauffée par le Soleil, mettront notre modèle à l’épreuve… Certains des plus grands télescopes du monde observent déjà ce nouvel objet interstellaire – l’un d’eux pourra peut-être découvrir [de quoi il est composé] ! » [140] Bannister, spécialiste des petits corps, a exprimé l’excitation de voir une comète interstellaire s’animer sous l’effet du chauffage solaire, et la course pour décoder sa composition.
- Dennis Bodewits (Université d’Auburn) : « Lorsque nous détectons de l’eau – ou même son faible écho ultraviolet, OH – provenant d’une comète interstellaire, nous lisons un message d’un autre système planétaire. Cela nous indique que les ingrédients de la chimie de la vie ne sont pas uniques à notre propre système. » [141] Bodewits, qui a dirigé les observations Swift, a décrit poétiquement 3I/ATLAS comme un message dans une bouteille venu de loin, transportant de l’eau (un ingrédient clé pour la vie) à travers les étoiles. Son collègue Zexi Xing a ajouté : « Chaque comète interstellaire jusqu’à présent a été une surprise… Chacune réécrit ce que nous pensions savoir sur la façon dont les planètes et les comètes se forment autour des étoiles. » [142] Ces citations soulignent l’importance scientifique de ces visiteurs rares.
- Dr Avi Loeb (Université Harvard) : « 3I/ATLAS est très probablement une comète d’origine naturelle, mais il y a 8 anomalies qui lui donnent un score de 4 sur l’échelle de Loeb… Nous devons collecter autant de données que possible pour déterminer sa nature. L’implication d’une technologie extraterrestre serait énorme et nous devons donc la prendre au sérieux. » [143] [144] Les propos de Loeb, bien que controversés, ont attiré l’attention des médias. Il a introduit une « échelle de Loeb » ludique pour évaluer à quel point un objet est inhabituel (0 = définitivement naturel, 10 = définitivement technologique) ; un score de 4 pour 3I/ATLAS indique quelques caractéristiques intrigantes mais rien de concluant. Son appel à recueillir des données témoigne de la rigueur scientifique appliquée – même les affirmations extraordinaires peuvent être testées par l’observation, et dans ce cas, les données ont privilégié une explication naturelle.
- Dr Michael Küppers (Scientifique ESA Comet Interceptor) : « Depuis [2017], deux autres objets de ce type ont été découverts, montrant une grande diversité dans leur apparence. En visiter un pourrait permettre une avancée décisive dans la compréhension de leur nature. » [145] Le commentaire de Küppers reflète l’enthousiasme tourné vers l’avenir de la communauté. La diversité de ʻOumuamua, Borisov et ATLAS a été une révélation, et des missions comme Comet Interceptor sont conçues pour saisir la prochaine opportunité de visiter un objet interstellaire de près si possible [146] [147]. C’est le résultat direct de la richesse scientifique et de l’inspiration que ces découvertes ont apportées.
Ces voix de la communauté scientifique expriment collectivement un sentiment d’émerveillement, de curiosité, et oui, une dose de scepticisme sain. Des métaphores poétiques sur des messages cosmiques aux plans de missions concrets, la comète 3I/ATLAS a suscité une large gamme de réactions – toutes soulignant son importance comme pont entre les mondes.
Impact culturel et médiatique
Au-delà des cercles académiques, la comète 3I/ATLAS a captivé l’imagination du public en 2025. La couverture médiatique allait de reportages scientifiques sérieux à des approches plus sensationnalistes, reflétant la double identité de la comète, à la fois trésor scientifique et mystère venu des étoiles.
Lorsque la nouvelle de la découverte a éclaté à la mi-2025, les gros titres ont présenté l’objet comme un « visiteur venu d’au-delà de notre Système solaire ». L’idée qu’un objet puisse venir d’un autre système stellaire a naturellement fasciné le public. À mesure que d’autres détails ont émergé – son âge immense, sa chimie étrange – les médias l’ont qualifié de « relique cosmique », de « comète fantôme » d’avant la naissance du Soleil, ou de « messager » porteur des secrets de mondes lointains. De telles descriptions, bien que poétiques, ne sont pas si éloignées de la réalité : les scientifiques eux-mêmes ont utilisé des termes comme capsule temporelle et message dans une bouteille pour 3I/ATLAS [148] [149].
Un aspect en particulier qui a retenu l’attention dans les médias populaires était l’angle de la théorie extraterrestre. Des publications allant de Newsweek aux youtubeurs scientifiques ont débattu de la suggestion d’Avi Loeb sur une origine artificielle, souvent avec un scepticisme teinté d’humour. Un scientifique de Harvard évoquant une technologie extraterrestre constituait une histoire irrésistible, d’autant plus que cela coïncidait avec Halloween. Certains ont surnommé 3I/ATLAS la « comète d’Halloween » (bien qu’il ne s’agisse pas d’un retour périodique comme la comète de Halley qui pourrait être associé à une date). Des mèmes ont circulé, imaginant de petits passagers extraterrestres sur la comète ou suggérant qu’il s’agissait secrètement d’un vaisseau déguisé effectuant une manœuvre d’assistance gravitationnelle. Si ces envolées créatives étaient avant tout ludiques, elles ont eu un effet positif : attirer l’attention sur la vraie science. De nombreux lecteurs venus pour le « et si c’était des extraterrestres ? » sont restés pour découvrir les orbites hyperboliques, le dégazage des comètes et l’immensité du cosmos.
Les agences spatiales et les observatoires ont également profité de l’occasion pour faire de la sensibilisation. L’ESA a partagé des images prises par son orbiteur martien, expliquant à quel point il était difficile de voir une comète aussi faible à une telle distance [150] [151]. Les réseaux sociaux de la NASA ont mis en avant la photo de 3I/ATLAS prise par Hubble, accompagnée de légendes pédagogiques sur ce que sont les comètes interstellaires [152]. Le communiqué de presse de la Royal Astronomical Society sur le fait que 3I/ATLAS pourrait être la plus vieille comète a été largement cité [153], donnant au public une idée de l’importance de la comète dans l’histoire cosmique. Même le surnom « ATLAS » (issu du programme de surveillance qui l’a découverte) avait une résonance mythologique que certains articles ont mise en avant – ATLAS, le titan qui porte le ciel, prêtant désormais son nom à une comète venue des étoiles.
Dans la culture pop, il est encore un peu tôt pour que 3I/ATLAS apparaisse dans des films ou des romans (comme ʻOumuamua après 2017), mais son héritage est susceptible de perdurer dans la communication scientifique. Le voyage de la comète a déjà été raconté dans d’innombrables blogs, podcasts et vidéos par des vulgarisateurs scientifiques désireux de partager l’émerveillement suscité par un intrus interstellaire. Et avec davantage d’objets interstellaires attendus dans les années à venir (grâce à de meilleures campagnes d’observation), 3I/ATLAS pourrait être retenue comme faisant partie du premier chapitre d’une nouvelle ère de découvertes – une ère où l’humanité commence à étudier régulièrement des fragments d’autres systèmes stellaires.
À la fin de l’année 2025, 3I/ATLAS s’éloigna, devenant de plus en plus faible. Mais l’impact qu’elle a laissé est éclatant : elle a élargi nos connaissances, inspiré de nouvelles questions, et nous a rappelé les vastes liens entre notre Système solaire et la galaxie au-delà. Selon les mots d’un chercheur, « les vagabonds glacés comme 3I/ATLAS offrent un lien rare et tangible avec la galaxie dans son ensemble » [154]. L’héritage de cette comète vivra dans les données des revues scientifiques, comme motivation pour de futures missions, et comme une histoire qui captive l’imagination – l’histoire d’un petit bloc de glace et de roche ayant voyagé des milliards d’années pour nous rendre brièvement visite, et de ce que nous avons appris d’elle pendant sa présence.
Sources
- ESA – « ESA’s ExoMars and Mars Express observe comet 3I/ATLAS » (oct. 2025) [155] [156]
- Ts2 / TechStock² – « Mysterious Interstellar Comet 3I/ATLAS Nears Sun – 10-Billion-Year Visitor… » (Marcin Frąckiewicz, 29 oct. 2025) [157] [158]
- Wikipédia – « 3I/ATLAS » (consulté en oct. 2025) [159] [160]
- Space.com – « Vous ne verrez pas la comète interstellaire 3I/ATLAS passer au plus près du Soleil le 30 octobre — mais ces sondes spatiales le feront » (Keith Cooper, 29 oct. 2025) [161] [162]
- Sky at Night Magazine – « ‘Avancée majeure’ sur la comète interstellaire alors que les scientifiques font une détection inattendue » (Iain Todd, 29 oct. 2025) [163] [164]
- Royal Astronomical Society – « Un objet interstellaire nouvellement découvert ‘pourrait être la plus vieille comète jamais observée’ » (Communiqué de presse, juillet 2025) [165] [166]
- EurekAlert (Auburn Univ.) – « Des physiciens débouchent un message dans une bouteille venu d’une autre étoile » (Communiqué de presse, 7 oct. 2025) [167] [168]
- Newsweek – « La comète 3I/ATLAS est-elle vraiment un vaisseau spatial extraterrestre ? Nous sommes sur le point de le découvrir » (Hannah Millington, 29 oct. 2025) [169] [170]
References
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