Au vendredi 28 novembre 2025, la comète interstellaire 3I/ATLAS est passée du statut de « nouvel étrange visiteur » à celui de pièce maîtresse d’un exercice de défense planétaire approuvé par les Nations Unies, une expérience de trajectoire en direct utilisant des sondes autour de Mars, et un point focal pour les spéculations sur la technologie extraterrestre. [1]
Au cours des dernières 48 heures (27–28 novembre), trois grands thèmes ont émergé :
- Les Nations Unies et le Réseau international d’alerte aux astéroïdes (IAWN) ont officiellement fait de 3I/ATLAS la cible de leur dernier exercice mondial d’observation. [2]
- De nouveaux travaux sur l’orbite basés sur les données des orbiteurs martiens ont affiné les prévisions de la trajectoire de la comète d’environ un ordre de grandeur. [3]
- La NASA réaffirme qu’« il s’agit d’une comète », même si des scientifiques de renom comme Avi Loeb publient de nouveaux arguments sur d’étranges forces non gravitationnelles et un futur survol de Jupiter étonnamment précis. [4]
Vous trouverez ci-dessous un compte rendu détaillé, de style journalistique, de ce qui est réellement nouveau aujourd’hui, pourquoi cela compte, et comment suivre 3I/ATLAS de manière sûre et raisonnée.
Quoi de neuf les 27–28 novembre 2025 ?
1. L’exercice de défense planétaire soutenu par l’ONU commence officiellement
Le Times of India a confirmé que 3I/ATLAS a été officiellement adopté comme point central du huitième exercice officiel d’observation de l’IAWN, une campagne de défense planétaire en direct approuvée par les Nations Unies, IAWN, SMPAG (Space Mission Planning Advisory Group) et le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA). [5]
Points clés issus de la documentation ONU/IAWN telle que rapportée :
- 3I/ATLAS (désignation de la comète C/2025 N1 (ATLAS)) a été découverte le 1er juillet 2025 par le télescope ATLAS au Chili. [6]
- Elle ne présente aucune menace d’impact pour la Terre ; elle ne s’approchera jamais à moins d’environ 1,8–2,0 UA (soit près du double de la distance Terre–Soleil). [7]
- La fenêtre officielle d’observation pour la campagne s’étend du 27 novembre 2025 au 27 janvier 2026, avec un point d’étape à mi-campagne le 9 décembre et une téléconférence de clôture le 3 février 2026. [8]
L’objectif n’est pas de « détruire » quoi que ce soit. Au lieu de cela, l’exercice utilise une comète réelle, scientifiquement intéressante mais inoffensivecomme test de résistance pour :
- l’affinement rapide de l’orbite,
- la coordination entre les observatoires du monde entier, et
- la communication entre les agences spatiales et les décideurs mondiaux si une véritable menace était un jour détectée. [9]
Cela explique aussi les titres plus sensationnalistes des tabloïds affirmant que « l’ONU active les défenses planétaires de la Terre » à propos de 3I/ATLAS : « l’activation » est une campagne d’entraînement, pas une réponse d’urgence. [10]
2. Les données de l’orbiteur martien affinent l’orbite de 3I/ATLAS
Le 27 novembre, Universe Today a rapporté que le Trace Gas Orbiter (TGO) ExoMars de l’ESA et Mars Express ont été utilisés pour trianguler la position de 3I/ATLAS depuis l’orbite martienne, améliorant considérablement la précision de sa trajectoire calculée. [11]
À retenir :
- 3I/ATLAS est passée à environ 29–30 millions de km de Mars début octobre. [12]
- Les équipes du Centre de Coordination des Objets Géocroiseurs (NEOCC) de l’ESA ont combiné les observations d’orbiteurs martiens avec des données terrestres, améliorant les prévisions d’orbite d’un facteur d’environ 10 par rapport au suivi uniquement depuis le sol. [13]
- C’est la première fois que des données provenant d’un vaisseau en orbite autour d’une autre planète sont utilisées pour trianguler la trajectoire d’un objet interstellaire, et cela est considéré autant comme un exercice de défense planétaire que comme de la science pure. [14]
La trajectoire affinée confirme :
- Périhélie (point le plus proche du Soleil) : 29 octobre 2025, à environ 1,36 UA. [15]
- Vitesse actuelle : environ 250 000 km/h alors qu’il s’éloigne du Soleil. [16]
- Approche la plus proche de la Terre : vers le 19 décembre 2025, à environ 270 millions de km (~1,8 UA) — toujours à une distance sûre, environ deux fois la distance Terre–Soleil. [17]
En d’autres termes : le nouveau travail basé sur Mars rend « aucune menace pour la Terre » encore plus certain, tout en offrant aux astronomes une fenêtre plus précise pour des observations de grande valeur en décembre.
3. La NASA réaffirme : « Cela ressemble à une comète – une comète très étrange »
Un nouvel article explicatif du Hindustan Times du 28 novembre rassemble les déclarations de la NASA et des recherches indépendantes, et souligne que l’agence classe toujours officiellement 3I/ATLAS comme une comète interstellaire, et non comme un engin extraterrestre. [18]
Points scientifiques clés :
- 3I/ATLAS n’est que le troisième objet interstellaire confirmé, après 1I/ʻOumuamua (2017) et 2I/Borisov (2019). [19]
- Lorsqu’il s’est approché du Soleil, des télescopes du monde entier ont observé des caractéristiques classiques de comète : une brillante chevelure, une queue étendue, et un fort dégazage. [20]
- La spectroscopie, notamment depuis JWST et les grands télescopes au sol, montre une chevelure inhabituellement dominée par le dioxyde de carbone (CO₂), avec relativement peu d’eau et de monoxyde de carbone par rapport aux comètes typiques du Système solaire. [21]
Cette composition, ainsi que d’étranges variations de luminosité et de flux gazeux, ont amené certains chercheurs à avancer que 3I/ATLAS pourrait être :
- une nouvelle classe de comète interstellaire formée dans des conditions très différentes de tout ce qui existe dans notre Système solaire, ou
- au moins un objet extrêmement ancien, peut-être plus ancien que le Système solaire lui-même (les estimations vont jusqu’à ~7 milliards d’années). [22]
La position officielle de la NASA, cependant, reste prudente : une comète naturelle aux propriétés inhabituelles, scientifiquement « fascinante et importante » mais pas une preuve de technologie extraterrestre. [23]
4. La nouvelle affirmation de Loeb : un survol suspect de Jupiter
Le 28 novembre, l’astrophysicien de Harvard Avi Loeb a publié un nouveau post sur Medium à propos de la accélération non gravitationnelle agissant sur 3I/ATLAS — c’est-à-dire les petites déviations par rapport à une orbite purement gravitationnelle, généralement causées par des jets de gaz et de poussière provenant de la surface d’une comète. [24]
L’argument de Loeb, en résumé :
- Le système Horizons du JPL de la NASA a révisé à plusieurs reprises le paramètre non gravitationnel A1 à mesure que de nouvelles données arrivaient, le faisant passer d’environ 1,6×10⁻⁶ à ~6,8×10⁻⁸ UA/jour², les modèles étant mis à jour pour mieux correspondre à un dégazage dominé par le CO₂ plutôt que par la sublimation de la glace d’eau. [25]
- Ces changements déplacent légèrement la distance de passage la plus proche de Jupiter prévue au 16 mars 2026, désormais estimée à environ 53,6 millions de km. [26]
- Loeb note que cette distance est terriblement proche du rayon de Hill de Jupiter (sa sphère de domination gravitationnelle) à ce moment-là et suggère que, si la correspondance reste extrêmement précise, cela pourrait indiquer un ajustement intentionnel de trajectoire — en d’autres termes, une origine technologique. [27]
Cela fait suite à ses précédents articles soutenant que l’anti-queue inhabituellement forte et étroitement collimatée observée sur les images de fin novembre, ainsi que la grande perte de masse impliquée par cette queue, pourraient être difficiles à expliquer par des mécanismes purement naturels. [28]
Il est important de rappeler que :
- L’hypothèse du « vaisseau-mère » de Loeb est une opinion minoritaire et reste très controversée. [29]
- La plupart des dynamiques s’attendent à ce que la rencontre avec Jupiter soit juste une autre impulsion gravitationnelle, bien que forte, qui modifie légèrement la trajectoire d’échappement de la comète, et non un signe de manœuvre délibérée. [30]
Pour l’instant, il s’agit d’un débat scientifique actif, et non d’un fait établi — et cela ne change
pas l’évaluation fondamentale de la sécurité pour la Terre.5. Où se trouve 3I/ATLAS aujourd’hui, et pouvez-vous l’observer ?
Selon les éphémérides en direct de TheSkyLive, au 28 novembre 2025, 3I/ATLAS est : [31]
- dans la constellation de la Vierge,
- à environ 291 millions de km de la Terre (~1,95 UA),
- brillant à environ magnitude 10,2,
- avec une chevelure d’environ 4,4 minutes d’arc de diamètre et une queue s’étendant sur près de 9 minutes d’arc selon les observations amateurs récentes.
Pour les observateurs près de Greenwich, Royaume-Uni, les horaires indicatifs d’aujourd’hui sont :
- Lever : ~01:48 heure locale
- Transit (plus haut dans le ciel) : ~07:42
- Coucher : ~13:37
Les horaires exacts et l’altitude varieront selon votre localisation, mais quelques conseils pratiques s’appliquent partout dans le monde :
- À une magnitude d’environ 10, 3I/ATLAS est invisible à l’œil nu ; il vous faudra au moins un petit à moyen télescope d’amateur sous un ciel sombre.
- Cherchez-le dans le ciel du matin, à une altitude basse à modérée, en vous aidant de cartes à jour ou d’une application de planétarium prenant en charge les objets personnalisés (beaucoup incluent désormais 3I/ATLAS sous le nom C/2025 N1). [32]
À l’approche du 19 décembre, date du passage au plus près, la comète devrait devenir une cible plus attrayante pour les amateurs avertis, bien qu’elle reste faible comparée aux comètes les plus célèbres du passé.
Pourquoi 3I/ATLAS a été choisie pour l’exercice de défense planétaire de l’ONU
Du point de vue de l’ONU et de l’IAWN, 3I/ATLAS est un matériau d’entraînement parfait :
- C’est un objet interstellaire et hyperbolique (excentricité ≈ 6,14), donc sa trajectoire est raide et rapide, ce qui met à l’épreuve les outils de prédiction d’orbite. [33]
- En tant que comète active avec une grande chevelure brillante et une queue complexe, sa structure étendue peut en fait rendre l’astrométrie précise plus difficile — idéal pour tester la capacité des différents observatoires à extraire des positions exactes. [34]
- Elle est très médiatisée mais inoffensive, ce qui permet d’attirer l’attention du public sans l’effrayer avec un vrai risque d’impact. [35]
Le calendrier officiel de l’IAWN pour la campagne 3I/ATLAS inclut : [36]
- Inscription des observatoires participants (clôturée le 7 novembre 2025).
- Un atelier d’astrométrie en ligne le 10 novembre.
- Un lancement officiel le 25 novembre.
- La principale fenêtre d’observation du 27 novembre 2025 au 27 janvier 2026.
- Un bilan à mi-campagne le 9 décembre et une réunion de clôture début février 2026.
Vue d’ensemble scientifique : Qu’est-ce qui rend 3I/ATLAS spécial ?
Synthèse des travaux de la NASA, de l’ESA et de plusieurs observatoires : [38]
- Origine
- Comète interstellaire, probablement éjectée d’un système stellaire lointain, possiblement associée au disque épais de la Voie lactée ou à la région de transition entre les disques mince et épais.
- Des études dynamiques suggèrent qu’elle a pu voyager seule pendant des milliards d’années avant de traverser notre voisinage. [39]
- Orbite & Cinématique
- Trajectoire hyperbolique avec une excentricité ≈ 6,14.
- Périhélie le 29 octobre 2025 à 1,36 UA.
- Vitesse d’arrivée à l’infini ~58 km/s ; vitesse orbitale maximale autour de 68 km/s près du périhélie. [40]
- Propriétés physiques
- Taille du noyau incertaine ; Hubble et d’autres données l’estiment entre ~0,3 et 5–6 km de large, probablement moins de 1 km. [41]
- La chevelure est dominée par le gaz CO₂, avec de la glace d’eau, de la vapeur d’eau, du monoxyde de carbone, du cyanure et même du nickel détectés. [42]
- L’activité a commencé exceptionnellement loin du Soleil, ce qui suggère la présence de glaces très volatiles qui se subliment à basse température. [43]
- Campagne d’observation
Pour les planétologues, c’est une occasion unique en une génération d’échantillonner les éléments constitutifs d’un autre système stellaire avec toute une armada d’instruments — transformant effectivement le Système solaire en un immense laboratoire.
Que va-t-il se passer ensuite ? Dates clés à surveiller
Au cours des prochains mois, attendez-vous à plusieurs étapes importantes :
- Maintenant – janvier 2026 :
La campagne d’observation UN/IAWN se poursuit, axée sur l’astrométrie et la spectroscopie de haute précision pour comprendre à la fois l’orbite et la composition. [46] - 19 décembre 2025 :
Approche la plus proche de la Terre à environ 270 millions de km — encore lointain, mais une occasion de choix pour Hubble, JWST et les grands télescopes au sol de capturer des images et des spectres à fort rapport signal/bruit. [47] - Fin 2025 – début 2026 :
- Analyse continue des données des observations depuis Mars (MRO, MAVEN, Perseverance).
- Possibles nouvelles publications de la NASA et de l’ESA résumant ce que nous avons appris sur la chimie de la comète et le comportement de ses jets. [48]
- 16 mars 2026 :
La très discutée rencontre rapprochée avec Jupiter, qui sera surveillée de près par les spécialistes de la dynamique orbitale à la recherche de minuscules écarts susceptibles d’affiner les modèles d’accélération non gravitationnelle de la comète. [49]
Après cela, 3I/ATLAS s’estompera progressivement alors qu’elle se dirige vers la constellation Gémeaux et retournera dans l’espace interstellaire, pour ne jamais revenir. [50]
Rester objectif : comment suivre 3I/ATLAS sans le battage médiatique
Compte tenu du mélange de science sérieuse, d’exercices de l’ONU et de gros titres spéculatifs sur les extraterrestres, il vaut la peine de garder quelques filtres à l’esprit :
- Pour la sécurité orbitale et le risque d’impact, fiez-vous à :
- NASA, ESA, le Minor Planet Center et IAWN, qui affirment tous que 3I/ATLAS ne présente aucun danger pour la Terre. [51]
- Pour les mises à jour scientifiques, consultez :
- Considérez les histoires sensationnalistes et à clics sur « sondes extraterrestres » ou des catastrophes imminentes comme de la spéculation ou du divertissement, et non comme des faits établis — surtout si elles contredisent les évaluations de risque de la NASA/IAWN. [55]
Quelle que soit l’issue du débat sur ses anomalies, 3I/ATLAS fait déjà quelque chose de remarquable : il nous oblige à tester nos systèmes de défense planétaire en temps réel, à affiner nos modèles de visiteurs interstellaires, et à nous interroger plus profondément sur le nombre de tels objets — naturels ou non — qui pourraient errer dans la galaxie.
References
1. timesofindia.indiatimes.com, 2. timesofindia.indiatimes.com, 3. www.universetoday.com, 4. www.hindustantimes.com, 5. timesofindia.indiatimes.com, 6. timesofindia.indiatimes.com, 7. en.wikipedia.org, 8. timesofindia.indiatimes.com, 9. timesofindia.indiatimes.com, 10. www.thesun.ie, 11. www.universetoday.com, 12. www.universetoday.com, 13. www.universetoday.com, 14. www.universetoday.com, 15. en.wikipedia.org, 16. www.universetoday.com, 17. www.universetoday.com, 18. www.hindustantimes.com, 19. www.hindustantimes.com, 20. www.hindustantimes.com, 21. en.wikipedia.org, 22. en.wikipedia.org, 23. science.nasa.gov, 24. avi-loeb.medium.com, 25. avi-loeb.medium.com, 26. avi-loeb.medium.com, 27. avi-loeb.medium.com, 28. avi-loeb.medium.com, 29. www.hindustantimes.com, 30. www.iflscience.com, 31. theskylive.com, 32. theskylive.com, 33. en.wikipedia.org, 34. timesofindia.indiatimes.com, 35. timesofindia.indiatimes.com, 36. timesofindia.indiatimes.com, 37. timesofindia.indiatimes.com, 38. science.nasa.gov, 39. en.wikipedia.org, 40. en.wikipedia.org, 41. en.wikipedia.org, 42. en.wikipedia.org, 43. en.wikipedia.org, 44. science.nasa.gov, 45. www.universetoday.com, 46. timesofindia.indiatimes.com, 47. www.universetoday.com, 48. www.nasa.gov, 49. www.iflscience.com, 50. www.iflscience.com, 51. science.nasa.gov, 52. science.nasa.gov, 53. www.universetoday.com, 54. www.universetoday.com, 55. www.thesun.ie

