Alors que le Canada se dirige vers 2026, l’actualité fiscale ne porte pas tant sur une réforme spectaculaire que sur un ensemble d’« éléments mobiles » significatifs qui se refléteront dans les chèques de paie, les droits de cotisation et les décisions de planification tout au long de l’année.
Le principal changement est un taux d’imposition fédéral plus bas sur la première tranche de revenu imposable. Mais les Canadiens verront aussi des seuils de paliers indexés à l’inflation, des plafonds mis à jour pour les comptes enregistrés (CELI et REER), des plafonds RPC plus élevés (y compris le RPC2 pour les hauts revenus), et une nouvelle série de mises à jour de l’assurance-emploi. Parallèlement, en prévision de la période de déclaration 2026, l’Agence du revenu du Canada (ARC) subit des pressions pour améliorer ses services, avec de nouvelles promesses de performance et un examen accru de sa supervision.
Voici ce qui change—et ce que cela pourrait signifier pour votre argent en 2026.
1) Le taux d’imposition fédéral le plus bas passe à 14 % en 2026
À compter du 1er janvier 2026, le taux d’imposition fédéral le plus bas sera fixé à 14 %, s’appliquant à la première tranche de 58 523 $ de revenu imposable annuel. [1]
Pour contexte, les directives de paie de l’ARC indiquent que le gouvernement a proposé une législation pour réduire le taux le plus bas de 15 % à 14 %, avec un taux de 14,5 % en 2025 et un taux de 14 % au prorata à partir de juillet 2025. [2]
Paliers d’imposition fédéraux 2026 (taux et seuils)
Les formules et tableaux de retenues sur la paie de l’ARC pour 2026 présentent les seuils fédéraux comme suit : [3]
- 14 % sur le revenu imposable jusqu’à 58 523 $
- 20,5 % sur la portion de 58 523 $ à 117 045 $
- 26 % sur la portion de 117 045 $ à 181 440 $
- 29 % sur la portion de 181 440 $ à 258 482 $
- 33 % sur la portion supérieure à 258 482 $
Ce que vaut la baisse de taux (environ)
Si votre revenu imposable atteint au moins le sommet de la première tranche, la réduction maximale de l’impôt fédéral en passant de 14,5 % à 14 % sur les premiers 58 523 $ est d’environ 293 $ (0,5 % × 58 523 $), avant de tenir compte de l’effet des crédits et autres facteurs sur le résultat final. [4]
2) L’indexation à l’inflation pousse les paliers et les crédits clés à la hausse
Même lorsque les taux d’imposition ne changent pas, les seuils des paliers comptent. Si les seuils augmentent avec l’inflation, cela peut réduire la « progression à froid »—lorsque les augmentations salariales liées à l’inflation font passer plus de revenus dans des tranches d’imposition supérieures, même si votre pouvoir d’achat ne s’est pas beaucoup amélioré.
Pour 2026, les tables de retenues sur la paie de l’ARC indiquent que le facteur d’indexation fédéral est de 2,0 % et que les seuils fédéraux de revenu ainsi que les montants personnels clés (y compris le montant pour l’emploi au Canada) ont été mis à jour en conséquence. [5]
Montant personnel de base en 2026 : 16 452 $ (avec une réduction progressive selon le revenu)
Les tables de paie de l’ARC indiquent le montant personnel de base fédéral maximal à 16 452 $ et le minimum à 14 829 $ (pour les Canadiens à revenu plus élevé soumis à la réduction progressive). [6]
Les formules de retenues sur la paie de l’ARC montrent également la plage de réduction progressive liée aux niveaux de revenu net autour des tranches supérieures. [7]
Montant pour l’emploi au Canada en 2026 : jusqu’à 1 501 $
Pour les travailleurs, les tables de paie de l’ARC fixent le montant fédéral pour l’emploi au Canada (MEC) à 1 501 $ (ou le revenu d’emploi si inférieur), avec le crédit intégré dans les calculs de retenues sur la paie. [8]
3) Le RPC augmente encore : plafond du MRQ plus élevé—et le RPC2 se poursuit pour les hauts revenus
Les cotisations au RPC restent l’un des changements « quasi fiscaux » les plus visibles que les Canadiens ressentent immédiatement, car elles sont prélevées tout au long de l’année.
Les plafonds du RPC en 2026
L’ARC indique le MRQ (premier plafond de gains) à 74 600 $ en 2026, et le MRQA (deuxième plafond de gains) à 85 000 $. [9]
Taux de cotisation et maximum du RPC (de base + premier supplémentaire)
Le tableau des cotisations au RPC de l’ARC indique pour 2026 : [10]
- Exonération de base : 3 500 $
- Gains maximums ouvrant droit à cotisation : 71 100 $
- Taux pour l’employé (et l’employeur) : 5,95 %
- Cotisation annuelle maximale de l’employé :4 230,45 $ (même montant pour l’employeur)
RPC2 (deuxième cotisation supplémentaire) : qui paie et combien
Le RPC2 s’applique aux gains entre le YMPE et le YAMPE. L’ARC explique que le RPC2 a commencé en 2024 et que les employés cotisent 4 % des gains entre les deux plafonds (les travailleurs autonomes cotisent 8 %). [11]
Concrètement, la tranche maximale du RPC2 en 2026 est de 10 400 $ (85 000 $ − 74 600 $). À 4 %, cela représente une cotisation maximale au RPC2 de 416 $ pour les employés (et 416 $ pour les employeurs), en plus du maximum de base/première cotisation supplémentaire au RPC. [12]
4) Primes d’AE : un taux légèrement inférieur, mais un plafond de gains assurables plus élevé
L’AE peut évoluer dans deux directions à la fois : le taux peut baisser tandis que le maximum des gains assurables augmente—ce qui signifie que certaines personnes paient plus au total tandis que d’autres paient moins, selon leurs revenus.
Plafond des gains assurables et taux de prime AE pour 2026
Pour 2026, les directives fédérales indiquent : [13]
- Gains assurables maximum :68 900 $ (contre 65 700 $ en 2025)
- Taux de prime pour l’employé (hors Québec) :1,63 $ par 100 $ de gains assurables
- Prime annuelle maximale de l’AE pour l’employé :1 123,07 $
- Taux de prime pour l’employé (Québec) :1,30 $ par 100 $
- Prime annuelle maximale de l’AE pour l’employé :895,70 $
Le montant maximal de la prestation hebdomadaire d’AE augmente aussi
Le préavis fédéral indique également que pour les demandes commençant le ou après le 28 décembre 2025, le taux maximal de la prestation hebdomadaire d’assurance-emploi est de 729 $ (et de 437 $ pour les prestations parentales prolongées). [14]5) Le CELI reste à 7 000 $ en 2026—et la limite REER passe à 33 810 $
Les comptes enregistrés sont une composante majeure de l’écosystème de planification fiscale au Canada, et l’ARC a maintenant publié les principaux plafonds pour 2026.
Plafond du CELI en 2026 : 7 000 $
Les plafonds publiés par l’ARC indiquent que la limite en dollars du CELI pour 2026 est de 7 000 $. [15]
Plafond du REER en 2026 : 33 810 $
L’ARC indique également que la limite en dollars du REER pour 2026 est de 33 810 $. [16]
À retenir : vos droits de cotisation personnels au REER sont généralement basés sur le revenu gagné et les droits inutilisés des années précédentes, jusqu’au plafond annuel—donc la « limite » est un maximum, et non un montant garanti que tout le monde peut cotiser.
Un angle Toronto et Ontario : vos seuils de paliers provinciaux comptent aussi
Même si les paliers fédéraux déterminent une grande partie de l’impact global, votre taux marginal total dépend fortement de votre province.
Les tables de retenues à la source de l’Ontario pour 2026 présentent les seuils provinciaux mis à jour (et détaillent aussi des éléments comme la prime de santé de l’Ontario et la mécanique de la surtaxe). [17]
Les autres provinces et territoires ont leurs propres facteurs d’indexation et règles—et certains n’indexent pas complètement. Les formules de paie de l’ARC pour 2026, par exemple, mentionnent la décision du Manitoba de ne pas indexer son montant personnel de base et ses seuils de paliers. [18]
Le changement « non lié au taux » qui intéressera de nombreux Canadiens : les réformes des services de l’ARC à l’approche de la saison des impôts
Demandez aux contribuables quels « changements fiscaux » leur semblent les plus concrets, et beaucoup ne commenceront pas par les taux marginaux—ils parleront d’abord de l’expérience d’obtenir de l’aide, de corriger des avis et de résoudre des problèmes d’accès au compte.
En décembre 2025, l’ARC a déclaré que sa réactivité téléphonique s’était nettement améliorée lors de sa campagne d’amélioration du service de 100 jours, affirmant que la part des appels uniques répondus avait plus que doublé—passant de 35 % à plus de 70 %, avec des pics à 92 %—grâce à des mesures de dotation et de nouveaux outils. [19]
Mais des voix de surveillance préviennent également que l’histoire n’est pas terminée. Le Bureau de l’ombudsman des contribuables s’est dit satisfait de constater des améliorations dans des domaines tels que le pourcentage d’appelants répondus, tout en signalant des problèmes persistants, notamment des retards dans le traitement des demandes complexes de rajustement T1. [20]
Ce que les experts fiscaux souhaitent maintenant : la « liste de souhaits » 2026 de Golombek et la campagne de réforme de CPA Ontario
Toutes les grandes actualités fiscales ne concernent pas des changements déjà adoptés. Certaines sont des débats qui pourraient façonner les prochaines années.
L’expert fiscal Jamie Golombek—directeur général, Planification fiscale et successorale à la CIBC, et chroniqueur fiscal de longue date au National Post/Financial Post—a soutenu que même avec la réduction de taux de 2026, le système canadien dans son ensemble a encore besoin d’une réforme en profondeur. Dans sa « liste de souhaits fiscales 2026 », il évoque des idées telles qu’une réduction supplémentaire des taux, une révision des retraits minimaux des FERR, la poursuite de l’amélioration des services de l’ARC, et la simplification de la Loi de l’impôt sur le revenu (y compris la remise en question des crédits « spécialisés »). [21]
Le rapport 2025 de CPA Ontario, « Tax Reform for Growth in Canada », présente la question sous l’angle de la compétitivité économique—affirmant que la complexité et les taux marginaux élevés peuvent décourager l’investissement et la productivité, et recommandant des réformes allant de la simplification à des changements dans la façon dont le Canada impose le capital et le revenu. [22]
Qu’en est-il du taux d’inclusion des gains en capital en 2026 ?
Pour de nombreux investisseurs et propriétaires d’entreprise, le principal « changement fiscal 2026 » redouté était une hausse du taux d’inclusion des gains en capital.
Début 2025, le ministère des Finances a annoncé un report du projet de modification du taux d’inclusion au 1er janvier 2026, ainsi que des détails comme un seuil annuel proposé de 250 000 $ pour les particuliers et une augmentation de l’Exonération cumulative des gains en capital (ECGC) à 1,25 million de dollars. [23]
Mais plus tard, en mars 2025, le bureau du Premier ministre a annoncé que le gouvernement allait annuler la hausse proposée du taux d’inclusion des gains en capital, tout en maintenant l’augmentation de l’ELCG à 1 250 000 $ pour les dispositions admissibles telles que les actions de petites entreprises et les biens agricoles et de pêche. [24]Si vous prévoyez une vente majeure ou une restructuration, c’est exactement le genre de situation où il vaut la peine de vérifier les règles les plus récentes avec un professionnel de la fiscalité qualifié—surtout parce que les détails et les règles transitoires peuvent compter autant que les grandes lignes.
Liste de contrôle pratique pour 2026 : ce que les Canadiens peuvent faire dès maintenant
Si vous voulez transformer tous ces chiffres en décisions plus avisées, concentrez-vous sur l’essentiel :
- Examinez votre bulletin de paie de janvier. Les mises à jour des retenues à la source peuvent apparaître immédiatement une fois que les employeurs appliquent les tables 2026 (fédérales + provinciales). [25]
- Mettez à jour les formulaires TD1 lorsque votre situation change. Nouvel emploi, deuxième emploi, changements majeurs de crédits ou modifications des montants admissibles peuvent tous affecter les retenues. [26]
- Planifiez tôt vos cotisations enregistrées. Avec le CELI à 7 000 $ et le plafond du REER en hausse, étaler les cotisations sur l’année peut aider la trésorerie et réduire les erreurs de dernière minute. [27]
- Prévoyez des déductions RPC plus élevées si vous êtes proche des plafonds. Les changements du MRQG et du MRQSG peuvent modifier le total des déductions même si votre salaire n’a pas réellement augmenté en termes réels. [28]
- Si vous avez un revenu élevé, surveillez le RPC2. La tranche de revenus entre 74 600 $ et 85 000 $ est celle où le RPC2 s’appliquera en 2026. [29]
- Si vous êtes travailleur autonome, prévoyez les deux « côtés » du RPC. Les taux du RPC et du RPC2 diffèrent pour les travailleurs autonomes et peuvent influencer la planification des acomptes provisionnels. [30]
2026 n’est pas seulement une année de « nouveaux paliers » — c’est une année où plusieurs ajustements s’additionnent. Pour de nombreux Canadiens, l’impact réel viendra de la façon dont ces éléments en mouvement interagiront avec leur province, leur salaire et les choix de planification fiscale qu’ils feront en début d’année.
References
1. www.canada.ca, 2. www.canada.ca, 3. www.canada.ca, 4. www.canada.ca, 5. www.canada.ca, 6. www.canada.ca, 7. www.canada.ca, 8. www.canada.ca, 9. www.canada.ca, 10. www.canada.ca, 11. www.canada.ca, 12. www.canada.ca, 13. www.canada.ca, 14. www.canada.ca, 15. www.canada.ca, 16. www.canada.ca, 17. www.canada.ca, 18. www.canada.ca, 19. www.canada.ca, 20. www.canada.ca, 21. www.jamiegolombek.com, 22. www.cpaontario.ca, 23. www.canada.ca, 24. www.pm.gc.ca, 25. www.canada.ca, 26. www.canada.ca, 27. www.canada.ca, 28. www.canada.ca, 29. www.canada.ca, 30. www.canada.ca

