10 Gbps au paradis : Plongée au cœur de la révolution de l’internet haut débit aux Seychelles (et la bataille des satellites)

Infrastructures Internet : des fibres sous-marines à la 5G nationale
Les Seychelles, bien qu’archipel isolé dans l’océan Indien, bénéficient d’une infrastructure internet remarquablement avancée. Le chemin de la connectivité du pays a connu un bond décisif avec l’installation de câbles à fibre optique sous-marins. Le premier câble sous-marin majeur, le SEAS (Seychelles East Africa System), a relié les îles au continent africain (probablement en Tanzanie) au début des années 2010, mettant fin à la dépendance envers les satellites lents et coûteux. En août 2021, un second câble sous-marin a été sécurisé lorsque Intelvision (opérateur télécom local) a obtenu le soutien nécessaire pour louer une branche de l’immense câble sous-marin 2Africa construit par Vodafone ifc.org developingtelecoms.com. Ce nouveau câble, offrant 600 Gbps de capacité internationale, complète le SEAS afin d’augmenter la redondance et de réduire les coûts de bande passante developingtelecoms.com. Avec ces câbles comme colonne vertébrale, les Seychelles ont significativement étendu leur réseau domestique de fibre optique à travers les îles principales.
Sur terre, le haut débit par fibre optique est devenu la norme. Cable & Wireless Seychelles (CWS) – le plus ancien opérateur télécom – a lancé le déploiement national du Fibre-to-the-Home (FTTH) en 2017, avec pour objectif de remplacer toutes les lignes cuivre par de la fibre d’ici 2020 nation.sc nation.sc. Aujourd’hui, la fibre connecte les logements et entreprises à Mahé (l’île principale) et les îles intérieures habitées comme Praslin et La Digue. En effet, fin 2024, CWS a lancé le service “GigaNet” comme premier accès fibre 10 Gbps en Afrique, reposant sur la technologie 50G-PON de pointe lightreading.com. Ce jalon place les petites Seychelles à l’avant-garde du haut débit, avec Huawei comme partenaire clé pour la modernisation du réseau tout optique lightreading.com lightreading.com. Cette infrastructure permet une montée en débit aisée d’anciennes offres 100 Mbps vers de nouveaux débits multi-gigabits, sécurisant ainsi l’avenir de la connectivité de l’archipel.
Pendant ce temps, les réseaux mobiles couvrent l’ensemble de la population. Deux opérateurs dominent le marché mobile : CWS et Airtel Seychelles. La couverture 4G LTE est quasiment universelle – couverte à 100 % d’ici 2025 selon les estimations statista.com – et assure le haut-débit mobile dans toutes les zones habitées. En juillet 2020, CWS a franchi une étape supplémentaire en lançant la 5G (en partenariat avec Huawei), faisant des Seychelles l’un des premiers pays africains à déployer cette technologie sbc.sc. Initialement, le signal 5G n’était présent que dans certaines parties de Mahé (Victoria, Beau Vallon, l’aéroport et quelques zones) sbc.sc, mais il s’étend pour couvrir toutes les îles principales. Airtel, de son côté, propose du 2G/3G/4G et modernise son réseau, mais sans déploiement commercial de la 5G prévu pour 2025. Grâce à ces avancées, les Seychelles disposent d’un solide environnement “quadruple play” — fibre rapide, haut débit mobile, TV numérique et services voix — rivalisant certains pays bien plus vastes.
Couverture et qualité : quel niveau de connexion dans les îles ?
Pour un pays de seulement 99 000 habitants répartis sur de nombreuses îles, les Seychelles bénéficient d’une très forte pénétration et d’une vaste couverture internet. L’accès à internet est effectivement disponible dans toutes les zones urbaines et peuplées. Près de 87,4 % des Seychellois étaient utilisateurs d’Internet début 2025 (environ 115 000 personnes en ligne) datareportal.com – l’un des taux les plus élevés d’Afrique. Les abonnements mobiles y sont supérieurs à la population (environ 220 000 abonnements, soit 167 %) car beaucoup utilisent deux SIM ou des périphériques d’accès séparés datareportal.com. Les principales îles habitées (Mahé, Praslin, La Digue) sont bien desservies par la fibre et la 4G/5G, si bien que presque chaque foyer et commerce y est connecté en haut-débit fixe ou mobile. Même de nombreux hôtels, cafés et espaces publics proposent du Wi-Fi, s’appuyant sur l’infrastructure fibre du pays.
La qualité de connexion s’est considérablement améliorée ces dernières années. Le débit moyen fixe atteint plusieurs dizaines de Mbps, et les utilisateurs exigeants peuvent profiter d’offres au gigabit. Mi-2024, la bande passante internationale disponible pour les FAI est passée de ~18 Gbps en 2020 à 221,7 Gbps en juin 2024 trendsnafrica.com — soit plus de 12 fois plus — grâce aux nouveaux câbles sous-marins. Les fournisseurs peuvent ainsi proposer des offres plus rapides et relâcher les quotas de données. L’Autorité des Communications a signalé une augmentation de 43 % de la consommation de données sur un an en 2024, soulignant la disponibilité “des débits plus élevés et des offres illimitées” trendsnafrica.com trendsnafrica.com. On navigue, on télécharge et on stream donc beaucoup plus, car le réseau peut suivre la demande. La latence sur les liaisons fibres vers l’Afrique ou l’Europe est raisonnablement basse et, avec deux câbles, la redondance locale est suffisante pour éviter la congestion sauf problème majeur.
Cela dit, la qualité reste variable. À Victoria, la capitale, ou dans les zones touristiques, on décrit la 4G et le Wi-Fi comme “bien meilleurs qu’avant” — on peut même avoir la fibre à domicile — “mais c’est encore cher” selon un commentaire local reddit.com. Dans les îles extérieures éloignées (presque inhabitées et très loin de Mahé), la connectivité reste limitée ou dépendante de satellites anciens. Mais pour la vaste majorité vivant sur les trois îles principales, la couverture est comparable à celle de pays développés. Le gouvernement a aussi lancé des initiatives pour raccorder toutes les écoles et administrations, et garantir la 4G sur toute île habitée ou touristique. En somme, l’internet est passé d’un luxe à un service essentiel, avec globalement des connexions rapides et fiables — tant que les câbles sous-marins fonctionnent.
FAI et offres : combien coûte internet aux Seychelles ?
Malgré sa petite taille, le marché seychellois est concurrentiel avec plusieurs fournisseurs proposant différents services. Voici un aperçu des principaux acteurs et de leurs offres :
Fournisseur | Réseaux & Services | Offres phares | Exemples de prix |
---|---|---|---|
Cable & Wireless Seychelles (CWS) – ancien opérateur historique (depuis 1893), leader du quadruple play | – Fixe : fibre FTTH étendue (couvrant tout le pays) – Mobile : 2G/3G/4G et premier à lancer la 5G (depuis 2020) sbc.sc – Autres : internet fixe sans fil, IPTV, téléphonie | – Fibre 10 Gbps (pionnier en Afrique) lightreading.com – Offres fibre pour particuliers (100 Mbps, 1 Gbps, etc.) – 5G sans fil illimité pour la maison/bureau, plusieurs paliers de vitesse – Forfaits data mobiles et postpayés | – Fibre : plan « 10 Gbps » haut de gamme (pour entreprises), tarif sur demande (haut de gamme) – 5G Home : « 5G-100 » : 100 Go à 1,2 Gbps + data illimitée bridée pour SCR 4 950 (~350 USD) /mois sbc.sc (hors TVA) – Autres plans illimités sans fil à partir de SCR 899–1599 (env. 65–115 $) pour débits inférieurs facebook.com. |
Intelvision – concurrent local dans la TV payante et internet (télécom depuis 2004) | – Fixe : réseau hybride câble coax/fibre en développement pour internet et TV – Mobile : (prévu) arrivée sur le marché 4G/5G grâce au câble sous-marin developingtelecoms.com – Autres : VoIP, IPTV | – Offres haut débit fibre/coax jusqu’à 1 Gbps instagram.com (premier plan 1 Gbps des Seychelles) – Formules avec quota (50, 100 Go) et illimitées, offres prépayées intelvision.sc – Arrivée du mobile 4G/5G pour Mahé et les îles intérieures (avec le câble 2Africa) developingtelecoms.com | – Internet maison : ex. 20 Mbps à env. SCR 800 (60 $) /mois (avec quota données), paliers supérieurs plus chers – Plan fibre 1 Gbps (lancé en 2023) : prix non public, probablement >SCR 1000 – Crédits data prépayés : 1 Go pour SCR 300 (22 $) nation.sc (ancienne promo), pour usage occasionnel. (Tarifs indicatifs. Le nouveau câble Intelvision devrait permettre des baisses.) |
Airtel Seychelles – filiale du groupe indien Bharti Airtel, 2e opérateur mobile (depuis 1998) | – Mobile : 2G/3G/4G ; quasi couverture totale du territoire – Fixe : quelques offres internet sans fil (routeur 4G LTE à la maison), pas de fibre propre – Autres : Airtel Money (paiement mobile) | – Forfaits data mobiles (packs journaliers, hebdo, mensuels) – Internet maison sans fil : routeurs 4G avec forfaits data — solution alternative hors fibre – Roaming international, offres pour entreprises | – Data mobile : ex. pack 12 Go + appels/SMS illimités pour SCR 571 (40 $) reddit.com (combo prépayé) – Internet 4G maison : routeur + forfait 100 Go/mois entre SCR 1000 et 1500 (75–110 $), prix selon débit – Data à l’usage : env. SCR 25 (~1,80 $) pour 1 Go, moins cher en promo. |
CWS domine le marché fixe et mobile, mais l’entrée d’Intelvision sur le mobile et le nouveau câble sous-marin relance la concurrence. Airtel vise surtout le mobile et contribue à limiter les prix de la data sur smartphone. Un quatrième opérateur, Coco de Mer (petit FAI), et quelques acteurs satellites de niche existent mais le trio ci-dessus détient l’essentiel du marché.
En général, l’internet aux Seychelles est de haute qualité mais cher par rapport à la moyenne mondiale. Les offres illimitées coûtent fréquemment 50–100 $ et plus par mois, un poste conséquent pour le revenu moyen. Par exemple, l’offre illimitée de base (sans fil/5G) chez CWS coûte environ SCR 899 (~65 $) facebook.com, tandis que les plans premium dépassent plusieurs centaines de dollars. Historiquement, la data mobile était très strictement limitée, mais les prix baissent lentement grâce à la capacité accrue. L’apparition des offres “illimitées” ces dernières années, même avec des politiques de fair use, a révolutionné l’usage internet trendsnafrica.com trendsnafrica.com. Cependant, pour profiter réellement du haut débit ou de gros volumes, il faut souvent payer cher. La petitesse du marché et l’absence d’économies d’échelle maintiennent des tarifs bien supérieurs à ceux des grands pays. L’État, via la SCRA (Seychelles Communications Regulatory Authority), surveille les prix et encourage la concurrence (notamment via Intelvision) developingtelecoms.com developingtelecoms.com.
Politiques publiques et stratégie numérique
Le gouvernement seychellois est conscient que la qualité de l’internet est cruciale au développement du pays, non seulement pour le tourisme mais aussi pour la diversification économique (finance, TIC, etc.) et les services publics. Il n’existe pas de “plan national du haut débit” unique officiel, mais plusieurs politiques et initiatives structurent le secteur :
- Liberalisation et concurrence : les Seychelles ont ouvert leur secteur des télécoms il y a des années, brisant le monopole de CWS avec l’arrivée d’Airtel puis d’Intelvision. La SCRA délivre régulièrement de nouvelles licences et encourage l’innovation. En 2021, le gouvernement a soutenu le partenariat Intelvision/Vodafone/IFC pour le câble 2Africa ifc.org ifc.org, explicitement pour “accroître la concurrence pour le haut débit fixe et les données mobiles” et faire baisser les prix developingtelecoms.com developingtelecoms.com. La stratégie gouvernementale favorise la concurrence plus que le contrôle direct des prix.
- Accès universel : avec un PIB/habitant élevé et une population réduite, les Seychelles visent une connectivité de niveau mondial pour tous. Le gouvernement a financé l’équipement de toutes les écoles, ouvert des centres d’accès public et étendu la couverture mobile à 100 % des zones habitées. En 2025, presque 100 % de la population vit sous couverture 3G/4G statista.com. Même les îlots isolés bénéficient au minimum du téléphone et d’accès data basique (4G ou micro-ondes). Des alertes SMS d’urgence ont été instaurées pour les catastrophes developingtelecoms.com, profitant de la couverture mobile généralisée.
- e-Gouvernement et services numériques : les Seychelles avancent vers l’administration numérique, qui dépend d’une solide infrastructure internet. L’État déploie par exemple l’enregistrement d’entreprise en ligne, le dossier médical électronique, l’e-learning ou l’identification numérique. Le département TIC supervise la modernisation des réseaux publics et la création de data centers locaux (par exemple, Airtel et Ericsson en 2023). L’objectif affirmé : accélérer les débits et réduire les prix pour stimuler l’économie numérique.
- Régulation des nouvelles technologies : le gouvernement jongle avec les innovations disruptives (internet satellitaire type Starlink, pouvant connecter instantanément les îles isolées à bas coût) et la protection des investissements locaux. À ce jour, les autorités restent prudentes (voir plus bas), préférant l’amélioration contrôlée du réseau terrestre par régulation. Globalement, le pays est technophile — adoption rapide de la 5G et promotion de la fibre en partenariat public-privé. Les dirigeants misent sur une “société de la connaissance” et sur le positionnement régional en TIC, en cohérence avec leur stratégie nationale de développement.
En résumé, la politique seychelloise vise un accès internet ubiquitaire et rapide comme bien public, obtenu via la concurrence, l’investissement dans les infrastructures, et une gestion raisonnée des risques et bouleversements technologiques. Les résultats se lisent dans le taux de pénétration élevé et les mises à niveau continues.
Défis : coûts élevés, îles isolées et risques sur les câbles
Malgré ces avancées, les Seychelles font face à des défis uniques pour garantir un accès internet abordable, fiable et équitable :
- Coûts élevés et accessibilité : L’accès internet est coûteux pour les fournisseurs comme pour les clients. Faible population = effet d’échelle quasi nul pour amortir les infrastructures. Tout le matériel (fibre, routeurs…) est importé. La bande passante transocéanique coûtait cher (le nouveau câble a aidé à baisser les prix). Résultat : de nombreux foyers paient plus de SCR 1 000 (75 $) par mois, soit une part notable de leur revenu. Bien qu’il existe des forfaits illimités, ils comportent souvent des bridages à l’usage, et le très haut débit illimité (10 Gbps ou 5G premium) reste hors d’atteinte pour la plupart sbc.sc. Assurer l’accessibilité à tous reste un défi permanent.
- Difficultés géographiques : L’archipel comprend 115 îles, seules quelques-unes fortement peuplées. Connecter les îles éloignées et les atolls est un casse-tête. Les îles principales sont reliées via micro-ondes ou petits câbles sous-marins mais les plus lointaines n’ont que le satellite, souvent lent et cher. Un hôtel isolé, une station scientifique ou une île privée doit ainsi utiliser du VSAT. Même à Mahé, les montagnes compliquent la pose de câbles et la diffusion radio, bien que les opérateurs aient trouvé des solutions. L’État doit choisir jusqu’où pousser la couverture sur les “derniers kilomètres”, rendus extrêmes par l’océan.
- Dépendance et vulnérabilité des câbles sous-marins : Les liaisons internationales des Seychelles reposent entièrement sur les câbles sous-marins en fibre. Deux problématiques : fragilité et capacité. Un câble peut être sectionné par une ancre, un chalut, des séismes… Une coupure du SEAS (comme cela arrive souvent ailleurs arstechnica.com datacenterknowledge.com) signifierait une panne majeure — le satellite de secours ne pouvant couvrir qu’une faible part du trafic. Le second câble (2Africa) ajoute de la redondance (deux routes), baissant le risque de panne totale, mais tous deux arrivent probablement sur Mahé et partagent la même zone océanique, exposant le système à un incident régional majeur. Gouvernants et opérateurs doivent parer à l’urgence (contrats de sauvegarde satellite…). En outre, la croissance rapide justifie des investissements constants dans la capacité océane.
- Petit marché et manque de compétences : Tout, y compris les compétences, coûte cher ou nécessite des partenaires étrangers. Le secteur doit importer des ingénieurs ou former localement pour la fibre ou la 5G (ex : Huawei forme les équipes CWS lightreading.com). Cela pose un problème pour le maintien du très haut niveau technique. Le marché restreint signifie aussi peu de concurrence (2 mobiles, 2 fixes réels), ce qui peut générer de la complaisance voire des ententes. La SCRA doit donc rester vigilante pour défendre le consommateur.
Pour l’avenir, il faudra poursuivre la diversification (possiblement un 3ème câble ou l’apport du satellite), encourager l’innovation pour faire baisser les coûts, et — le cas échéant — subventionner la connectivité des zones reculées. Le statut de pays à haut revenu donne des moyens pour agir : réinvestir dans le numérique une partie de la manne touristique par exemple.
Internet satellite : promesse de Starlink contre la réalité
Un bouleversement possible pour l’accès internet, notamment sur les îles éloignées, réside dans le haut débit satellitaire — en particulier le réseau Starlink d’Elon Musk (satellites en orbite basse/LEO). Starlink promet de l’internet rapide et à faible latence partout dans le monde, délivré depuis l’espace. Théoriquement, un terminal Starlink (« dish ») posé sur une île au large ou même à bord d’un bateau dans les eaux seychelloises permettrait de se connecter sans câble sous-marin ni tour mobile blog.telegeography.com. Cela changerait la donne pour nombre de lieux aujourd’hui non couverts par fibre ou mobile fiable.
Cependant, en 2025, Starlink n’est PAS disponible officiellement aux Seychelles. Le service a démarré dans environ 20 pays africains, dont certains de la région comme le Mozambique ou le Kenya extensia.tech extensia.tech, mais n’a pas de licence aux Seychelles. Cette attente est liée à la régulation : le gouvernement doit l’autoriser. Le motif serait la protection des opérateurs nationaux : Starlink, concurrent étranger, risquerait de siphonner la clientèle (et les revenus) de CWS, Airtel ou Intelvision reddit.com. Les autorités souhaitent s’assurer que tout opérateur satellite respecte la loi locale, paie ses taxes, et collabore avec un opérateur du cru plutôt qu’en accès direct.
Sur le plan technique néanmoins, la couverture Starlink englobe déjà le ciel seychellois. Les centaines de satellites sont actifs au-dessus de l’équateur, la seule barrière étant l’absence de station sol ou de droits de connexion aux Seychelles. Quelques particuliers ou entreprises pourraient recourir à Starlink Roam (abonnement international portable) en important un kit de l’étranger, mais ce serait non officiel et potentiellement illégal. (Certains pays ont déjà confisqué des kits importés sans licence.) Pour l’instant, la quasi-totalité des Seychellois n’a jamais utilisé Starlink, et “ça ne sera pas pour tout de suite” selon les avis locaux reddit.com. Les pouvoirs publics semblent considérer que la fibre et la 4G/5G satisfont l’essentiel des besoins, et optent pour une approche attentiste concernant le satellite.
En dehors de Starlink, d’autres options satellites subsistent, mais essentiellement anciennes ou spécialisées. Avant la fibre, l’internet seychellois passait par des satellites géostationnaires (GEO) — très lents et à forte latence (600 ms et plus). Ils servent aujourd’hui de secours. Il existe aussi O3b (satellites MEO) avec ~150 ms de latence, utilisé par certaines îles, mais il reste à savoir si les FAI l’exploitent encore. OneWeb, autre constellation LEO, démarche en Afrique et pourrait viser les Seychelles à terme, via un opérateur local. Fait notable, Airtel Africa a signé en 2023 un accord pour revendre Starlink sur ses marchés techcabal.com. On peut donc imaginer qu’Airtel Seychelles proposera un jour des offres Starlink via une formule régulée, satisfaisant les exigences des autorités tout en couvrant les zones reculées.
Pour les usagers, le satellite (type Starlink) présente un bilan nuancé :
- Débit : Starlink délivre généralement entre 50 Mbps et plus de 200 Mbps par utilisateur, comparable à la fibre intermédiaire ou à une bonne 4G. La latence est faible (~20–40 ms), adaptée à la visioconférence et au jeu en ligne blog.telegeography.com. C’est une révolution vs. les satellites anciens. Mais, en période de congestion, le débit peut baisser à quelques dizaines de Mbps starlinkinstallerskenya.com — ce qui reste toutefois exploitable.
- Coût : Utiliser Starlink aux Seychelles (si autorisé) reste cher pour un particulier. L’équipement coûte environ 600 $ et l’abonnement 150–200 $/mois starlinkinstallerskenya.com (formule Roam ou future offre régionale). C’est plus que nombre de forfaits locaux (ex. CWS illimité de base ~65 $). Les entreprises/administrations peuvent se l’offrir, les ménages standards risquent de juger le surcoût prohibitif — sauf nécessité absolue.
- Fiabilité : Starlink est généralement très fiable, mais la météo (fortes pluies, obstacles) peut perturber le signal. Des pannes ponctuelles sont survenues en Afrique en 2024 lors de problèmes sur le réseau ou ses stations sol thousandeyes.com. Par temps clair, la connexion est constante, avec un atout : l’indépendance des câbles sous-marins ou des coupures électriques locales (en cas de générateur). C’est donc aussi un précieux backup lors de catastrophe. Mais ce n’est pas infaillible : alimentation électrique indispensable et visibilité du ciel requise.
- Couverture : L’atout évident : n’importe où aux Seychelles, îlot ou bateau compris, peut être connecté si la vue du ciel est dégagée. C’est idéal pour combler les derniers “trous noirs” : un écolodge isolé peut proposer du Wi-Fi via Starlink là où la fibre ou le micro-ondes sont impossibles.
En résumé, l’internet satellite (surtout LEO) est prometteur pour les zones d’ombre seychelloises, mais la régulation et le coût retardent son intégration. La “bataille du satellite” viendra peut-être dans quelques années : en cas d’autorisation (et de prix abordable), Starlink ou ses concurrents pourraient élargir la connectivité… en mettant les FAI locaux sous pression. D’ici là, les Seychelles misent d’abord sur leur solide infrastructure terrestre, reléguant le satellite à un rôle de secours.
Satellite vs. terrestre : le face à face
Pour mieux comprendre la place de l’internet satellite, comparons-le aux réseaux terrestres (fibre, mobile) seychellois sur les points clés :
Aspect | Boucles terrestres (fibre/mobile Seychelles) | Internet satellite LEO (ex : Starlink) |
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Débit | Élevé : fibre jusqu’à 10 Gbps lightreading.com (offres domestiques courantes : dizaines à centaines de Mbps). Mobile 4G/5G jusqu’à ~1 Gbps dans des conditions optimales (CWS 5G : pic à 1,2 Gbps) sbc.sc. | Moyen/haut : en général 50–200 Mbps par utilisateur Starlink. Vitesse variable selon la charge (utilisateurs Roam : 5–50 Mbps) starlinkinstallerskenya.com. Les nouveaux satellites Starlink “V2” pourraient augmenter le débit. |
Latence | Basse : négligeable localement ; latence internationale ~50–100 ms sur fibre. Bien adapté à la vidéoconférence et au cloud en temps réel. | Basse : typiquement ~20–50 ms sur les satellites LEO blog.telegeography.com, proche d’une liaison fibre. (Beaucoup mieux que les GEO historiques, 600 ms.) Starlink permet visioconférences et applications interactives fluides. |
Fiabilité | Bonne, en général : Les réseaux fibre et mobile sont stables, mais vulnérabilité : panne en cas de coupure câble sous-marin, problèmes courant/local… Redondance et alimentation de secours atténuent, mais une coupure majeure coupe tout plusieurs jours. | Bonne mais sensible à la météo : Les LEO couvrent même si le câble tombe (plus de redondance). Signal brouillé par météo, obstacles, besoin d’électricité locale. Starlink a subi quelques coupures brèves lors de la montée en charge, mais globalement disponible. |
Coût pour l’utilisateur | Étagé, reste cher : 50 $ à >300 $ selon le plan aux Seychelles. Illimité fibre/5G coûteux (ex : 350 $ pour offre 5G premium) sbc.sc. Data mobile hors illimité : prix élevé/Go. Les FAI incluent souvent appels/SMS illimités dans les forfaits pour ajouter de la valeur. | Frais initiaux et mensuels élevés : kit Starlink ~599 $ et abonnement 150–200 $/mois starlinkinstallerskenya.com. Pas de quota (vraiment illimité), ce qui peut valoir le coût pour les gros consommateurs. Pour un utilisateur moyen, l’option terrestre (si disponible) reste moins chère. |
Couverture | Localisée : Excellente sur les îles principales (couverture 4G quasi 100 % statista.com, fibre généralisée en ville). Mais îles éloignées/océan non couverts, sauf réseau sat ou VSAT ponctuel. La couverture dépend des investissements locaux coûteux. | Globale : Tout point des Seychelles (terre et mer) est couvert par les satellites. Indépendant de l’infrastructure locale : si vue du ciel, on se connecte. Solution idéale pour navires, îlots isolés ou en cas de catastrophe. Licences locales requises : en 2025, Starlink pas autorisé localement reddit.com, mais la couverture existe. |
En résumé, la fibre/mobilité l’emporte sur la vitesse brute et (pour ceux bien couverts) sur le coût, tandis que le satellite excelle sur la portée et l’indépendance. Les deux sont complémentaires : la fibre/5G pour les centres peuplés ; le satellite pour les zones hors réseau et comme backup. Un mix hybride devrait s’imposer : par exemple, une île-hôtel peut utiliser la fibre en principal et Starlink comme secours, ou inversement. Cette concurrence favorisera aussi la baisse des tarifs. Pour l’usager, disposer de plusieurs options (fibre, mobile ou satellite) est idéal : où que l’on soit, à Victoria ou sur un atoll, l’accès est garanti d’une façon ou d’une autre.
Conclusion : un paradis en ligne en gestation
Les Seychelles, mondialement célèbres pour leurs plages paradisiaques, s’illustrent désormais par une connectivité internet rapide et moderne en plein cœur de l’Océan Indien. En à peine une décennie, le pays est passé d’un unique accès satellite lent à un environnement foisonnant : fibre sous-marine, fibre à domicile sur chaque île principale, 4G/5G, et le satellite à l’horizon. La volonté de bâtir un paradis numérique est manifeste, comme en attestent le taux de pénétration exceptionnel et les projets ambitieux (ex : offre fibre 10 Gbps lightreading.com) qui placent ce petit État parmi les plus avancés d’Afrique.
L’accès à internet aux Seychelles peut encore progresser en termes d’accessibilité et de couverture. De nombreux consommateurs guettent de nouvelles baisses de prix et l’extension de l’ultra-haut débit hors des îles principales. Défis structurels persistants : dépendance aux câbles sous-marins, coûts logistiques… Mais la trajectoire est résolument positive. Avec une régulation proactive, de nouveaux concurrents et les mutations attendues (Starlink…), usagers comme entreprises devraient bénéficier de meilleurs tarifs et d’une connectivité renforcée dans les prochaines années.
C’est sans doute ce qui frappe le plus : un archipel de 115 îles, naguère jugé trop isolé pour être connecté, se hisse désormais au rang de pionnier africain du haut débit. De la fibre dans chaque quartier aux Wi-Fi sur les atolls, les Seychelles s’assurent que leur coin de paradis soit accessible non seulement par avion ou bateau, mais aussi virtuellement, à très haut débit. La prochaine fois que vous admirerez un coucher de soleil à Mahé ou Praslin, vous pourrez peut-être le diffuser en direct… Un changement que peu auraient cru possible il y a peu.
Sources : Rapports et actualités récentes sur le secteur télécom seychellois, déclarations gouvernementales et analyses jusqu’à 2025. Les principales références sont intégrées sous forme de liens tout au long du texte pour vérification ou approfondissement. lightreading.com developingtelecoms.com trendsnafrica.com sbc.sc blog.telegeography.com