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Comment les technologies satellitaires transforment l’Ukraine : des zones de guerre aux champs de blé

Comment les technologies satellitaires transforment l’Ukraine : des zones de guerre aux champs de blé

How Satellite Technologies Are Transforming Ukraine: From Warzones to Wheat Fields

Introduction
Depuis le déclenchement de la guerre à grande échelle en 2022, l’Ukraine s’est de plus en plus tournée vers les technologies satellitaires pour répondre à ses besoins de défense et civils. Qu’il s’agisse du renseignement militaire, des communications sur le champ de bataille, de l’agriculture de précision ou de la surveillance des catastrophes, les satellites jouent désormais un rôle crucial dans la résilience de l’Ukraine. À bien des égards, l’Ukraine est devenue un terrain d’expérimentation quant à la manière dont les services spatiaux peuvent transformer une nation en crise, en exploitant les images orbitales, les liens Internet satellitaires et les données de télédétection pour surmonter les défis sur le terrain. Ce rapport examine comment les satellites sont utilisés aussi bien dans les zones de guerre que dans les champs de blé ukrainiens – couvrant la défense et la reconnaissance, l’agriculture, la surveillance environnementale et des infrastructures, les télécommunications, ainsi que les contributions d’acteurs clés comme TS2 Space. Chaque section allie contexte historique et développements récents (post-2022) pour illustrer l’impact profond des technologies satellitaires sur l’ensemble de la société ukrainienne.

Armée et défense : le renseignement depuis l’espace

La guerre Russie-Ukraine a clairement démontré la valeur stratégique des satellites pour le renseignement militaire, la surveillance et la reconnaissance (ISR). L’imagerie satellite commerciale a offert à l’Ukraine et à ses alliés une vision sans précédent du champ de bataille. Les photos haute résolution d’entreprises comme Maxar, Planet Labs et BlackSky ont documenté tout, du déploiement des forces russes aux conséquences des frappes de missiles interactive.satellitetoday.com interactive.satellitetoday.com. Les analystes notent qu’il s’agit probablement de la « guerre la plus documentée de l’histoire » grâce à la « déferlante de données » qu’apportent les satellites interactive.satellitetoday.com. Fait remarquable, alors que la Russie est entrée dans le conflit avec une flotte de satellites espions militaires et que l’Ukraine ne possédait qu’un unique satellite civil d’observation, la facilité d’accès à l’imagerie commerciale a permis de rééquilibrer les forces interactive.satellitetoday.com. Comme l’a souligné un expert, l’Ukraine a réussi à rivaliser avec la puissance de reconnaissance d’un adversaire bien plus grand grâce aux « yeux haute résolution dans le ciel » proposés par les sociétés privées et les nations partenaires interactive.satellitetoday.com.

Un succès notable a été l’utilisation par l’Ukraine des satellites à radar à synthèse d’ouverture (SAR), capables de voir à travers les nuages et la nuit. En août 2022, une organisation ukrainienne a financé par crowdfunding l’accès à un satellite SAR ICEYE, donnant à l’Ukraine une imagerie 24h/24 et en toutes conditions météorologiques pour suivre les forces russes. Le SAR fonctionne sur la bande micro-ondes X, ce qui signifie que les images ne sont pas affectées par la météo ou l’obscurité universetoday.com. Cet « accord pour un satellite du peuple » a permis à l’Ukraine de bénéficier de la pleine capacité d’imagerie d’un satellite ICEYE et d’un accès à toute la constellation de la société pendant plus d’un an universetoday.com. Comme l’a expliqué le PDG d’ICEYE, « les satellites radar peuvent ‘voir’ la nuit et à travers les nuages… apportant une valeur significative au gouvernement ukrainien » interactive.satellitetoday.com. De fait, les données SAR se sont révélées cruciales pour détecter les déplacements de troupes et de matériels que les satellites optiques pourraient manquer à cause de la couverture nuageuse interactive.satellitetoday.com. Certains comparent la combinaison du SAR et de l’imagerie optique haute résolution au fait de disposer de « caméras-piétons pour notre planète », enregistrant en continu les évolutions sur le terrain interactive.satellitetoday.com. Ces capacités ont permis à l’Ukraine de cibler des positions ennemies, de surveiller les routes de convois ou de rassembler des preuves de crimes de guerre, transformant fondamentalement le renseignement, la surveillance et la reconnaissance militaires.

Image satellite à radar à synthèse d’ouverture de Kyiv, Ukraine, démontrant comment la technologie SAR pénètre les nuages et l’obscurité pour révéler infrastructures et activité. Dans le conflit actuel, les données SAR de sociétés comme ICEYE ont offert aux forces ukrainiennes des capacités de reconnaissance nuit et jour, en toutes conditions météorologiques interactive.satellitetoday.com interactive.satellitetoday.com.

Au-delà de l’imagerie, les satellites ont permis d’améliorer la navigation et le ciblage de l’armée ukrainienne. Les armes guidées par GPS et les drones dépendent des signaux de positionnement spatiaux, même si ces derniers sont eux aussi exposés à la guerre électronique russe (il a été largement rapporté que le GPS est massivement brouillé dans les zones de combat). Malgré tout, les flux satellitaires en temps réel et les données de coordonnées ont aidé l’artillerie ukrainienne et les munitions guidées de précision à toucher leurs cibles avec grande précision. Les gouvernements occidentaux partagent également des renseignements issus de leurs satellites espions. Même si une grande partie de cette coopération reste confidentielle, des responsables américains ont indiqué que des informations satellitaires quasi instantanées (commerciales et militaires) sont transmises pour soutenir la défense ukrainienne interactive.satellitetoday.com. Cette fusion de l’imagerie commerciale, des satellites militaires et des données open source a rendu le champ de bataille bien plus transparent. Comme l’a déclaré l’Agence nationale américaine du renseignement géospatial, ce qui était autrefois réservé aux gouvernements « aide désormais un pays démocratique à lutter pour sa survie » en exposant les mouvements de troupes et les atrocités à la vue du monde interactive.satellitetoday.com.

Cependant, cette dépendance aux moyens spatiaux a également révélé des vulnérabilités. Aux premiers jours de l’invasion, une cyberattaque contre le réseau satellitaire de Viasat a perturbé les communications militaires ukrainiennes, soulignant les risques d’ingérence ennemie rand.org rand.org. La Russie a cherché à de nombreuses reprises à brouiller ou pirater les satellites, incitant les fournisseurs à renforcer la sécurité de leurs systèmes. Par exemple, SpaceX a indiqué avoir déjoué plusieurs tentatives de brouillage visant son service Internet Starlink en Ukraine rand.org. Ces épisodes montrent que l’espace est désormais un domaine contesté dans la guerre moderne. Globalement, le conflit en Ukraine a prouvé à quel point les technologies satellitaires sont devenues un atout fondamental pour les opérations militaires – offrant un avantage en renseignement et en connaissance de la situation, même si chaque camp s’efforce de préserver ou de contester ces services stratégiques rand.org rand.org.

Suivi et gestion agricoles : des yeux sur les champs de blé

Loin des lignes de front, la technologie satellitaire révolutionne aussi la gestion du secteur agricole ukrainien, connu comme le grenier à blé de l’Europe. La guerre a rendu les enquêtes agricoles traditionnelles et les visites de terrain périlleuses, voire impossibles dans de nombreuses régions, faisant des satellites l’outil principal pour surveiller les cultures et la production alimentaire issues.org issues.org. Le ministère ukrainien de la Politique agraire, en partenariat avec le programme Harvest de la NASA, utilise l’imagerie satellite pour évaluer les surfaces cultivées, les rendements et même les dégâts de guerre sur les terres agricoles à l’échelle nationale nasaharvest.org nasaharvest.org. Les indices de végétation et les images haute résolution issues des cubesats de Planet Labs et des satellites Sentinel de l’Europe permettent aux analystes d’évaluer l’état des cultures, de cartographier les limites des champs et d’estimer les rendements à distance nature.com earthobservatory.nasa.gov. Cela permet à l’Ukraine de quantifier l’impact de la guerre sur l’agriculture et d’anticiper, même dans les territoires occupés où les équipes au sol ne peuvent se rendre en sécurité nasaharvest.org nasaharvest.org.

Les données satellitaires ont révélé des tendances à la fois encourageantes et alarmantes. D’une part, les agriculteurs ukrainiens sont parvenus à récolter environ 90 % de leur blé d’hiver en 2022 malgré l’invasion, et la production globale des principales céréales en 2022–2023 est restée seulement légèrement en dessous de la moyenne des cinq dernières années issues.org issues.org. Des conditions météorologiques favorables et des efforts héroïques des agriculteurs ont permis de semer et de récolter une grande partie des terres arables disponibles (hors zones de combats actifs). NASA Harvest a constaté que les pertes étaient concentrées le long des lignes de front – des zones où les champs ont été bombardés ou occupés issues.org. D’autre part, les satellites ont aussi mesuré des pertes significatives : environ 22 % des terres agricoles de l’Ukraine sont tombées sous occupation russe durant la première année de guerre earthobservatory.nasa.gov et des millions d’hectares de champs ont été abandonnés ou rendus inutilisables à cause de risques comme les mines terrestres nasaharvest.org issues.org. À la mi-2023, on estime que 7–7,5 % de la surface totale cultivable était en jachère à cause de la guerre, représentant des récoltes perdues pouvant nourrir des dizaines de millions de personnes nasaharvest.org issues.org.De façon cruciale, les satellites ont permis d’identifier les lieux et les causes de ces perturbations agricoles. Des images à haute résolution combinées à l’apprentissage automatique ont servi à détecter les cratères d’artillerie dans les champs et les traces de brûlures d’incendies, signalant où les combats ont directement endommagé les terres arables issues.org issues.org. Dans une étude, NASA Harvest a cartographié environ 2,5 millions d’impacts de cratères sur les champs de bataille ukrainiens en 2022 – et a constaté qu’environ 1,2 million de ces cratères se trouvaient sur 81 000 champs agricoles, certains champs individuels étant criblés de plus de 1 000 cratères issues.org. Ce décompte macabre, rendu possible uniquement par la cartographie par satellite, quantifie le tribut de la guerre sur les sols et les infrastructures agricoles. Il oriente aussi les priorités à venir : par exemple, l’identification des champs cratérisés et potentiellement minés aide les équipes de déminage et les responsables agricoles à décider où concentrer les efforts de réhabilitation une fois les combats terminés nasaharvest.org nasaharvest.org.Carte basée sur satellite montrant d’importants dégâts d’artillerie sur les terres agricoles le long de la ligne de front ukrainienne (2022). Les points rouges indiquent les cratères d’impact dus aux bombardements, certains champs ayant subi des milliers de frappes. Au total, les analystes ont détecté environ 2,5 millions de cratères, dont la moitié environ sur les terres cultivées issues.org. De telles images mettent en lumière l’impact dévastateur de la guerre sur l’agriculture et aident à cibler les efforts de déminage et de reconstruction.Au-delà du simple constat des dégâts, les satellites contribuent activement à l’adaptation des agriculteurs. Des services de suivi des cultures utilisant les données satellitaires sont désormais à disposition des entreprises agricoles ukrainiennes pour guider leur prise de décision. Par exemple, certaines sociétés ont offert un accès gratuit aux agriculteurs ukrainiens à des plateformes fournissant des images satellites fréquentes, des cartes d’indice de végétation (NDVI), des prévisions météo et des alertes sur des risques potentiels tels que les ravageurs ou la sécheresse eos.com eos.com. Ces outils permettent aux agriculteurs de surveiller leurs champs virtuellement – une capacité précieuse lorsque les munitions non explosées ou les contraintes logistiques empêchent le travail de terrain habituel. La validation des conditions par satellite permet aux agriculteurs d’optimiser l’utilisation des engrais, de prédire les rendements et même d’identifier les zones de cultures qui échouent afin d’intervenir, tout en minimisant le risque physique eos.com eos.com. Dans les zones proches de la guerre, cette agriculture de précision à distance permet de maintenir la production et d’informer la planification de la sécurité alimentaire. À l’échelle internationale, les données issues des champs ukrainiens (via NASA Harvest, le programme WorldCereal de l’ESA, GEOGLAM, et d’autres) alimentent les analyses globales de l’offre de récoltes earthobservatory.nasa.gov earthobservatory.nasa.gov. Cela garantit que tout changement dans la production ukrainienne – qu’il s’agisse d’une récolte abondante dans une province sûre ou d’un déficit dans une zone de conflit – est rapidement pris en compte dans la réponse humanitaire et les prévisions de marché.En somme, la technologie satellitaire est devenue les yeux de l’agriculture ukrainienne, cartographiant tout, des cultures semées et leur localisation, à leur rendement et aux menaces qu’elles affrontent. Cette intelligence agricole en temps réel est essentielle pour un pays dont les céréales nourrissent non seulement sa propre population mais aussi des dizaines de millions de personnes dans le monde. Cela souligne également un point plus large : en temps de guerre ou de crise, lorsque l’accès au sol est coupé, les données spatiales peuvent combler des lacunes cruciales en information pour aider à prévenir la faim et stabiliser les chaînes d’approvisionnement issues.org issues.org. L’expérience ukrainienne constitue désormais une étude de cas sur l’utilisation des satellites pour protéger la sécurité alimentaire en temps de conflit.

Environnement et réponse aux catastrophes : surveillance des inondations, incendies et pollution

Les satellites en orbite au-dessus de l’Ukraine se sont révélés indispensables pour suivre les impacts environnementaux et les situations d’urgence résultant de la guerre (et d’événements naturels). Le conflit a infligé d’immenses dégâts aux écosystèmes du pays – des rivières polluées et forêts incendiées jusqu’aux terres délibérément inondées – dont l’ampleur ne peut être pleinement évaluée que par télédétection. Par exemple, lorsque le barrage de Nova Kakhovka dans le sud de l’Ukraine a été détruit en juin 2023, déclenchant des inondations catastrophiques, les images satellites de Maxar et Planet Labs ont immédiatement révélé l’étendue de la submersion. En l’espace d’une journée, les images montraient le réservoir du barrage en train de se vider et plus de 2 500 kilomètres carrés de terres en aval submergées reuters.com reuters.com. Des villes et villages entiers étaient visibles comme des amas de toits émergeant au-dessus des eaux reuters.com. Ces images aériennes, largement partagées avec les autorités ukrainiennes et les agences internationales, ont guidé les évacuations urgentes et les opérations de secours en délimitant les zones inondées. Elles ont aussi fourni au monde la preuve de la destruction du barrage et de ses conséquences, alors que les responsables se rejetaient la responsabilité de la catastrophe. À long terme, la surveillance par satellite de l’impact des inondations se poursuit – par exemple, pour observer l’engorgement des terres agricoles ou le changement de cours du Dnipro – ce qui servira à orienter la remédiation environnementale et la réparation des infrastructures.

Les dégâts environnementaux causés par la guerre ont été tout aussi, sinon plus, dévastateurs que des catastrophes isolées. Le ministère ukrainien de la Protection de l’environnement estime à au moins 47 milliards de dollars de dégâts environnementaux rien que pour la première année de guerre rferl.org. Pourtant, il reste dangereux, voire impossible, d’inspecter les sites pollués ou les réserves naturelles dans les zones de conflit rferl.org. Ici, les satellites et les drones servent d’inspecteurs de substitution. Des experts ukrainiens et internationaux ont utilisé des photos satellites avant/après pour évaluer des sites environnementaux clés rferl.org rferl.org. Par exemple, des images haute résolution ont capturé l’incendie de dépôts pétroliers (comme celui de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, touché par un missile en mars 2022) – les analystes pouvaient y voir de grandes nappes noires indiquant des fuites de pétrole et des traces de brûlure sur le sol rferl.org rferl.org. De telles images permettent aux scientifiques de calculer l’étendue de la contamination (par exemple, jusqu’où s’est étendue la fuite de pétrole) lorsque les équipes terrestres ne peuvent pas accéder aux lieux. De même, les satellites ont documenté les dégâts industriels dans le Donbass : usines chimiques, dépôts de carburant et fabriques bombardées, libérant ainsi des toxines. En comparant les images multispectrales sur la durée, les experts peuvent parfois détecter des changements dans l’état de la végétation ou la couleur de l’eau en aval, témoignant indirectement de la pollution chimique.

Une conséquence frappante de la guerre a été la multiplication des incendies de forêt et la destruction des espaces boisés. Des feux déclenchés par des tirs d’obus et des frappes de missiles ont ravagé les écosystèmes, des forêts de pins de l’est aux zones humides du sud. Les systèmes de détection des incendies par satellite (tels que le capteur VIIRS de la NASA et Sentinel-3 de l’Europe) ont enregistré plus de 37 000 départs d’incendies au cours des quatre premiers mois de l’invasion, brûlant environ 250 000 acres (100 000 hectares) de terres e360.yale.edu. Près d’un tiers de ces feux se sont produits dans des aires naturelles protégées, notamment des parcs nationaux et des réserves e360.yale.edu. Le Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS), qui s’appuie sur les données satellites, surveille en continu ces brasiers, cartographiant les traces de brûlures qui coïncident avec des habitats critiques wwfcee.org wwfcee.org. Dans la région de Kharkiv, par exemple, les incendies estivaux lors de l’occupation russe ont calciné 70 % de la Forêt d’Izium (soit des dizaines de milliers d’hectares) – une ampleur confirmée par analyse satellite, car l’accès terrestre était restreint et la zone probablement minée rferl.org rferl.org. Le bilan écologique est lourd : perte de peuplements anciens, émissions de carbone libérées et destruction d’habitats fauniques, autant de dégâts catalogués depuis l’espace. Les défenseurs de l’environnement utilisent également les images satellites pour surveiller des lieux tels que la zone d’exclusion de Tchernobyl ou la centrale nucléaire de Zaporijjia, où les activités militaires font craindre une contamination radioactive. Les capteurs thermiques et optiques permettent de détecter des feux ou fumées inhabituels (potentiels signes de dommages aux infrastructures), aidant les observateurs à réagir rapidement.

Tout aussi important, les satellites aident à gérer les interventions environnementales intentionnelles réalisées par l’Ukraine à des fins de défense. Au début du conflit, les forces ukrainiennes ont fait exploser un barrage sur la rivière Irpin (au nord de Kyiv) afin d’inonder la zone et stopper l’avancée des chars russes rferl.org. Grâce à des images de Planet Labs, les analystes ont estimé que cette inondation délibérée avait finalement recouvert jusqu’à 46 km² et submergé plusieurs villages – un calcul permettant de peser les coûts de la tactique face à son efficacité pour stopper l’ennemi rferl.org rferl.org. Heureusement, des prélèvements d’eau ultérieurs ont montré une pollution chimique limitée à la suite de cette inondation contrôlée rferl.org. Cet exemple illustre comment la cartographie rapide par satellite peut éclairer aussi bien la stratégie militaire que les priorités humanitaires (en assurant l’évacuation des habitants inondés et en minimisant l’impact environnemental).

En résumé, les satellites sont devenus les « yeux dans le ciel » de l’Ukraine pour l’environnement. Ils quantifient les coûts cachés de la guerre – paysages incendiés, sols contaminés, ressources en eau compromises – et fournissent des données pour planifier une reconstruction plus écologique une fois les combats terminés. Des organismes internationaux comme le WWF et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement s’appuient sur ces observations à distance pour aider l’Ukraine à faire face à ce qu’on qualifie de « destruction environnementale massive ». Qu’il s’agisse de suivre une nappe toxique d’hydrocarbure dans une rivière ou de mesurer la part d’un champ de blé rendu boueux par la rupture d’un barrage, la technologie satellite offre une vision objective, à grande échelle. Comme l’a écrit Fred Pearce dans Yale Environment 360, l’avenir de l’Ukraine après le conflit dépendra non seulement de la reconstruction des villes mais aussi de la survie de ses forêts, rivières et espèces sauvages – et grâce à la surveillance satellite, l’état de ces ressources naturelles est suivi de près, même dans la brume de la guerre e360.yale.edu e360.yale.edu.

Surveillance des infrastructures : sauvegarder routes, électricité et actifs stratégiques

Les satellites jouent aussi un rôle essentiel dans l’évaluation et la surveillance des infrastructures de l’Ukraine durant le conflit, en particulier lorsque la surveillance traditionnelle au sol est dangereuse. Les routes, ponts, réseaux électriques et autres équipements stratégiques du pays ont été des cibles régulières de la guerre, et l’imagerie satellite a permis de révéler tant les destructions que leurs répercussions sur la vie civile. Un exemple frappant est la façon dont les satellites ont capturé la dégradation du réseau électrique ukrainien sous les bombardements russes. Fin 2022, la Russie a lancé des vagues de frappes de missiles sur les centrales électriques et les lignes de transmission ukrainiennes, entraînant des coupures massives de courant. L’impact était visible depuis l’espace : le satellite Suomi NPP de la NASA (avec le capteur VIIRS de lumière nocturne) montrait les principales villes ukrainiennes plongées dans le noir la nuit. L’analyse de ces données de lumière nocturne a démontré que, par exemple, à l’automne 2024, la luminosité de Kharkiv avait chuté de 94 % par rapport à avant-guerre – soit l’une des baisses les plus marquées du pays, signe de coupures prolongées flowingdata.com. D’autres villes durement touchées, comme Nikopol ou Avdiivka, ont quasiment disparu des images satellites nocturnes à cause de la destruction du réseau flowingdata.com. Ces quantifications, issues de données orbitales, ne sont pas que symboliques ; elles aident les autorités ukrainiennes à hiérarchiser les réparations (en mettant en avant les régions les plus assombries et vraisemblablement les plus touchées) et fournissent au monde une confirmation indépendante de l’impact humanitaire des frappes sur les infrastructures.

Les satellites optiques et radar sont également utilisés pour cartographier les destructions matérielles des infrastructures. Lorsque des ponts ont été détruits ou que des voies ferrées cratérisées, les satellites d’imagerie Maxar et Airbus ont souvent fourni les premiers clichés clairs des dégâts. Les ingénieurs ukrainiens se sont appuyés sur ces images pour planifier des ponts provisoires ou des itinéraires alternatifs d’acheminement. Dans des zones urbaines comme Marioupol, Kharkiv ou Bakhmout fortement touchées par les combats, les photos satellites avant/après ont été combinées pour mener des « cartographies des dégâts » – en recensant bâtiments, entrepôts, gares de triage détruits, etc. Dans une étude, The Economist a croisé des données de détection d’incendies urbains de la NASA (pour localiser les incendies provoqués par les bombardements) avec des analyses radar à synthèse d’ouverture, produisant une carte complète des destructions en Ukraine flowingdata.com. Leur analyse a montré que les combats avaient touché 14 % des municipalités du pays, et que près de la moitié des zones urbanisées des villes les plus exposées avaient été endommagées ou détruites flowingdata.com. Ce type de constat, rendu possible grâce aux satellites, montre que les dégâts de la guerre ne se limitent pas à quelques champs de bataille – mais qu’ils ont laissé une vaste cicatrice dans les infrastructures ukrainiennes. Ces informations sont cruciales pour les autorités nationales et les bailleurs internationaux en vue de la reconstruction : ils peuvent ainsi quantifier combien d’écoles, d’hôpitaux, de kilomètres de route, etc., il faut reconstruire avant même de pouvoir accéder physiquement à ces sites.

Au cœur de la guerre, les satellites ont aussi été utilisés en temps réel pour surveiller les menaces pesant sur les infrastructures. Par exemple, lorsque les forces russes se préparaient à assiéger Kyiv en février 2022, les satellites commerciaux ont célèbrement repéré un convoi militaire long de 65 kilomètres sur une autoroute – mais ils ont également montré aux Ukrainiens où le convoi était immobilisé ou vulnérable, mettant ainsi en lumière les points d’étranglement majeurs du réseau routier. De même, les images satellites ont contribué à la surveillance du périmètre de sécurité autour des centrales nucléaires (comme à Zaporijia) : les analystes pouvaient observer si les lignes d’alimentation de secours étaient intactes ou si le niveau des bassins de refroidissement variait après la vidange du réservoir de Kakhovka. L’imagerie thermique spatiale a même été envisagée pour détecter des signatures de chaleur inhabituelles dans ces centrales pouvant indiquer une situation d’urgence, fournissant une couche d’alerte supplémentaire aux capteurs terrestres.

Au-delà du temps de guerre, l’Ukraine utilisait déjà les satellites pour la surveillance des infrastructures dans des domaines tels que la sécurité des pipelines, l’entretien des routes et le développement urbain. Le programme Copernicus de l’Agence spatiale européenne a facilité l’accès de l’Ukraine aux données radar Sentinel-1, capables de détecter les affaissements du sol – utiles pour vérifier la stabilité des barrages ou des zones minières rand.org. Désormais, après les dégâts de guerre considérables, l’Ukraine devrait élargir ces usages. Par exemple, les satellites peuvent aider à inspecter les routes frontalières isolées ou les lignes électriques pour repérer les dégâts ou actes de sabotage. Ils peuvent également évaluer l’avancement de la reconstruction lorsqu’elle débutera, en photographiant périodiquement les chantiers et en les comparant aux plans de reconstruction.

En substance, les satellites offrent un moyen sûr et efficace d’inspecter à distance les infrastructures critiques de l’Ukraine. Pendant la guerre, ils ont alimenté les réparations d’urgence et documenté les destructions à des fins de responsabilité future. En temps de paix, ils continueront d’être un outil de gestion : ils garantiront que les artères vitales de l’économie (énergie, transport, eau) fonctionnent et signaleront rapidement toute défaillance. Alors que l’Ukraine reconstruit, l’expérience acquise dans la surveillance spatiale pendant le conflit se traduira probablement en un système de surveillance régulière des infrastructures, détectant rapidement les problèmes, qu’il s’agisse d’une route inondée visible depuis l’espace ou d’un quartier subitement plongé dans le noir.

Télécommunications et accès à Internet : rester connectés par satellite

Lorsque les réseaux de communication traditionnels ont échoué ou ont été intentionnellement visés, la technologie satellitaire a permis à l’Ukraine de rester connectée. Cela a été particulièrement évident avec le déploiement de systèmes d’internet par satellite tels que Starlink de SpaceX. En quelques jours après l’invasion de 2022, les services internet et mobiles ukrainiens ont été perturbés – aussi bien par des dommages physiques sur les lignes de fibre optique et les antennes que par de puissantes cyberattaques (comme le piratage russe sur Viasat qui a mis hors-service les modems satellites desservant l’Ukraine) rand.org. Face à cela, le gouvernement et l’armée ukrainiens se sont tournés vers Starlink, une constellation de satellites en orbite basse, pour obtenir un accès haut débit d’urgence. SpaceX a expédié à l’Ukraine des milliers de terminaux utilisateurs Starlink (beaucoup fournis par les gouvernements et donateurs occidentaux), permettant tout aussi bien des connexions militaires de commandement que l’accès basique à internet pour les civils dans les villes dévastées interactive.satellitetoday.com universetoday.com. Dès 2024, Starlink était considéré comme « un partenaire fiable de l’Ukraine dans la guerre » et constituait un substitut aux communications cryptées modernes partout où les canaux classiques étaient brouillés ou détruits en.wikipedia.org. Les soldats ukrainiens en première ligne ont utilisé les terminaux Starlink pour coordonner en temps réel des frappes de drones et des tirs d’artillerie, même depuis les tranchées. Les agences gouvernementales ont eu recours à ces services pour reconnecter les infrastructures essentielles dans les villes libérées, et les civils s’y sont appuyés quand coupures d’électricité et pannes télécoms isolaient leurs quartiers.

Les responsables reconnaissent ouvertement que Starlink a changé la donne. Comme l’a résumé un commandant ukrainien, le service permet d’avoir sur le terrain un canal rapide et stable lorsque radios et réseaux mobiles sont coupés – sa performance conditionne directement la coordination des unités, le flux vidéo des drones de reconnaissance, le ciblage, voire l’évacuation médicale des blessés jamestown.org. En somme, l’internet satellite est devenu la colonne vertébrale de la connectivité tactique. Cependant, cette forte dépendance envers un fournisseur privé unique suscite aussi des inquiétudes. Fin 2022, la connexion Starlink a brusquement été coupée lors d’opérations critiques, notamment lors d’une attaque de drones navals ukrainiens et d’un raid au-delà de la frontière russe, apparemment suite à une restriction imposée par SpaceX pour ces usages jamestown.org. Ces événements ont révélé la vulnérabilité ukrainienne à dépendre des décisions politiques d’une entreprise pour des communications vitales. Il y eut même des rumeurs géopolitiques selon lesquelles la disponibilité de Starlink pourrait être utilisée comme levier lors de négociations – d’où la volonté de l’Ukraine de diversifier ses moyens militaires de communication jamestown.org jamestown.org.

L’Ukraine cherche activement des alternatives et des solutions pérennes. Début 2025, le ministère de la Défense a annoncé la création d’une direction de la politique spatiale chargée de développer un système national de communications satellitaires élément clé de la résilience du commandement et du contrôle jamestown.org jamestown.org. L’objectif est que d’ici 2030, l’Ukraine dispose de ses propres satellites sécurisés (peut-être en coopération avec des alliés européens) pour éviter une dépendance excessive à Starlink jamestown.org jamestown.org. Entre-temps, les forces ukrainiennes utilisent aussi d’autres services satellites : par exemple, des téléphones satellites et des terminaux portatifs sur les réseaux Iridium, Thuraya ou Inmarsat. Ces équipements, souvent fournis par des entreprises comme TS2 Space, ont été cruciaux pour les troupes opérant sans couverture cellulaire. Les téléphones satellites cryptés permettent aux commandants de communiquer même en cas de coupure des réseaux terrestres, et les terminaux Inmarsat BGAN transmettent données ou vidéo depuis des postes reculés. De tels services ont assuré qu’en dépit des tentatives russes d’isoler électroniquement les unités ukrainiennes, il subsistait toujours un canal de secours accessible par le ciel einpresswire.com einpresswire.com.

Les communications satellites ont également profité aux civils ukrainiens et à l’économie. Dans les villages et villes frappés par la guerre (ou tout simplement dans des zones rurales très isolées), l’accès satellite à internet a réduit la fracture numérique einpresswire.com. Les communautés ayant perdu leur fournisseur internet local à la suite de bombardements ont pu se reconnecter via satellite, permettant aux habitants de joindre leurs proches, d’accéder à l’actualité ou de poursuivre leurs activités professionnelles. Écoles et hôpitaux des zones libérées ont aussi utilisé l’internet satellite pour fonctionner en attendant la reconstruction des réseaux terrestres. Conscient de cela, le gouvernement a œuvré avec des fournisseurs et donateurs pour installer des bornes Wi-Fi publiques alimentées par Starlink dans certains centres d’accueil de déplacés et mairies de villages. Même en dehors des zones de guerre, l’internet satellite étend la connectivité aux sites longtemps dépourvus de fibre ou câble. On retrouve là une tendance mondiale accélérée par la nécessité en Ukraine : les constellations LEO offrant le haut débit à toute personne équipée d’un terminal, consolidant la résilience nationale face aux défis géographiques et humains.

En résumé, les télécommunications par satellite ont été une bouée de sauvetage pour l’Ukraine. Elles ont permis de maintenir le flux d’informations et de commandes lorsque les actions de l’adversaire menaçaient de le couper. Cette expérience a mis en lumière à la fois la puissance et le danger de cette nouvelle connectivité : la puissance, car elle a offert à l’Ukraine une infrastructure de communications moderne et résiliente presque du jour au lendemain ; le danger, car cette dépendance à des systèmes externes peut devenir une vulnérabilité stratégique. À l’avenir, il est probable que l’Ukraine adoptera une approche plus multiniveau — en investissant dans ses propres projets satcom (et en collaborant avec des programmes de l’UE) tout en continuant de s’appuyer sur des services commerciaux de confiance. L’improvisation de guerre, qui consistait à connecter toute une armée et toute une société aux satellites, évoluera vers une stratégie de temps de paix reposant sur des liens de communication redondants et sécurisés, garantissant que l’Ukraine ne soit jamais déconnectée, quoi qu’il advienne.

TS2 Space : Un Partenaire Satellite Clé en Ukraine

Parmi les acteurs notables de l’écosystème satellitaire ukrainien figure TS2 Space, un fournisseur polonais de communications par satellite qui s’est imposé depuis le début du conflit. TS2 Space est spécialisé dans la fourniture de services et d’équipements de télécommunications par satellite – incluant des terminaux internet, des téléphones satellites et même des systèmes sans pilote – dans des environnements difficiles. Dans le contexte ukrainien, TS2 Space est devenu un canal essentiel pour l’acheminement d’équipements satellitaires cruciaux sur le terrain. D’après ses propres rapports, l’entreprise est apparue « comme un acteur pivot sur le marché ukrainien » en 2023 einpresswire.com. Elle propose un large éventail de produits allant de l’accès haut débit par satellite (reposant sur des services comme Starlink et d’autres) aux téléphones satellites Thuraya et Iridium en passant par des terminaux Inmarsat, le tout avec un chiffrement robuste pour assurer la sécurité des communications iridium.com einpresswire.com. Cela prend un sens particulier en temps de guerre : lorsque les communications traditionnelles tombent, les équipements de TS2 permettent aux unités militaires, aux services d’urgence et aux responsables gouvernementaux de rester connectés partout en Ukraine einpresswire.com einpresswire.com.

TS2 Space a également participé à la fourniture de drones de surveillance avancés aux forces de défense ukrainiennes einpresswire.com. Cette activité complète son offre de communication — fournissant ainsi « des yeux dans le ciel » en plus des « oreilles dans le ciel ». Les drones sont équipés de caméras haute résolution et de capteurs utiles pour la surveillance des frontières, la reconnaissance et même les opérations de recherche et de sauvetage einpresswire.com. En exportant ces systèmes vers l’Ukraine, TS2 accroît la capacité du pays à surveiller son espace aérien et à recueillir des renseignements, complétant ainsi la vision offerte par les satellites en orbite. Un rapport d’enquête de Intelligence Online a d’ailleurs souligné qu’en quelques mois, TS2 Space était devenu l’un des principaux fournisseurs de drones commerciaux et d’équipements de renseignement d’origine électromagnétique (SIGINT) pour les unités spéciales de Kiev intelligenceonline.com. Ces unités ukrainiennes d’élite, en quête de matériel de pointe, ont bénéficié de la capacité de TS2 à se procurer rapidement et à livrer des véhicules aériens sans pilote et des dispositifs d’interception. De telles contributions ont valu à TS2 une réputation de partenaire fiable pour la modernisation militaire de l’Ukraine.

Objectivement, l’engagement de TS2 Space peut s’interpréter comme une composante d’un effort international plus large visant à renforcer la connectivité et les capacités ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) de l’Ukraine. L’entreprise évolue à l’intersection de multiples réseaux satellitaires : elle est revendeur mondial des services Iridium et Thuraya, donne accès au haut-débit Global Xpress d’Inmarsat et facilite l’installation de terminaux Starlink einpresswire.com einpresswire.com. Cela signifie que TS2 disposait de l’infrastructure et du stock nécessaires pour équiper les forces ukrainiennes de tous les outils satellites utiles — qu’une unité du front ait besoin d’une connexion internet portable ou qu’un observateur avancé nécessite un téléphone satellite pour transmettre des coordonnées. L’ampleur et la rapidité du soutien de TS2 ont été remarquables. À la mi-2022, la Pologne (où TS2 a son siège) est devenue un important centre logistique pour l’acheminement de terminaux Starlink et de kits satcom vers l’Ukraine, avec TS2 Space impliquée dans cette chaîne d’approvisionnement (souvent grâce à un financement gouvernemental polonais) jamestown.org jamestown.org.

Un aspect marquant est l’accent mis par TS2 sur les communications sûres et chiffrées, destinées à la défense et à la sécurité. Selon l’entreprise, ses solutions « fonctionnent là où la communication traditionnelle est difficile ou impossible », ce qui prend toute sa dimension pour les « besoins de défense : en temps de conflits armés ou de missions de maintien de la paix, le chiffrement et la transmission sécurisée des données s’avèrent essentiels. » iridium.com Cette philosophie rejoint directement les besoins de l’Ukraine dès le déclenchement du conflit. TS2 n’a pas seulement fourni du matériel, mais aussi la bande passante satellitaire et le soutien en chiffrement pour que les communications ukrainiennes ne puissent pas être aisément interceptées. Cela a inclus la mise en place de VPN satellite, de radios tactiques sur satcom et un service client réactif pour déployer ces systèmes sur le terrain. Dans les sphères civiles, les services de TS2 ont aussi été utiles pour la réponse aux catastrophes et les communautés isolées en Ukraine, s’appuyant sur son expérience de connexion dans les « zones sinistrées » ou là « où les solutions classiques ne suffisent pas » iridium.com iridium.com. Par exemple, l’internet satellite de TS2 a permis de rétablir la connexion dans des zones sinistrées par les inondations et a soutenu les équipes humanitaires dans des villes endommagées par les combats, à l’instar de ses interventions dans d’autres zones sinistrées à travers le monde.

Il est important de noter que le soutien de TS2 Space, bien que significatif, n’est qu’une pièce d’un puzzle plus vaste. D’autres entreprises, telles que SpaceX (avec Starlink), ICEYE, Maxar, et diverses agences nationales, ont toutes fourni à l’Ukraine des ressources satellitaires essentielles. La spécialité de TS2 réside dans son rôle flexible, en tant que distributeur et intégrateur de solutions satellitaires sur le terrain, agissant en coulisses. Sa double activité de fourniture de matériel de communication et de drones la distingue. À l’avenir, TS2 Space semble bien placée pour rester un prestataire clé — que ce soit pour aider à bâtir l’infrastructure satellite propre à l’Ukraine ou pour continuer à équiper ses forces de systèmes de nouvelle génération. L’engagement de l’entreprise pour l’innovation et la réactivité (notamment via l’adoption de technologies comme l’analyse de données satellite par IA einpresswire.com einpresswire.com) laisse penser qu’elle restera à l’avant-garde des solutions satellitaires en Ukraine. Selon les mots du PDG de TS2, l’objectif est d’« assurer que les individus, entreprises et gouvernements aient accès aux technologies dont ils ont besoin pour prospérer dans un monde connecté » — une mission ô combien pertinente face aux défis actuels et futurs de l’Ukraine einpresswire.com einpresswire.com.

Conclusion

De la fureur du champ de bataille à l’immensité des champs de blé, les technologies satellitaires ont profondément transformé la capacité de l’Ukraine à résister et à s’adapter. Le creuset de la guerre a accéléré l’adoption des services spatiaux par nécessité absolue – fournissant des renseignements qui ont sauvé des vies, une connectivité qui a maintenu les lignes vitales du pays ouvertes, et des données qui ont protégé la production alimentaire et l’environnement lorsque les moyens conventionnels ont échoué. Dans le domaine militaire, l’Ukraine a démontré qu’une utilisation agile des satellites commerciaux et des partenariats internationaux pouvait compenser des capacités traditionnelles supérieures de l’adversaire, externalisant efficacement ses besoins en reconnaissance et communication à l’industrie spatiale mondiale. Dans les domaines civils, l’Ukraine a exploité les satellites pour surveiller les cultures, suivre les catastrophes et coordonner la réparation des infrastructures, devenant souvent un terrain d’expérimentation pour des applications innovantes (comme la cartographie de cratères à grande échelle ou l’évaluation en temps réel des inondations). Ces expériences façonnent désormais la politique ukrainienne : investissement dans des programmes satellitaires nationaux, approfondissement de l’intégration aux initiatives spatiales européennes, et renforcement des systèmes critiques contre les interférences jamestown.org jamestown.org.

L’implication d’entreprises telles que TS2 Space, SpaceX, ICEYE, Maxar et bien d’autres souligne une leçon clé : les conflits et crises modernes brouillent la frontière entre technologies militaires et civiles, l’infrastructure spatiale soutenant les deux. La collaboration public-privé n’a pas été optionnelle dans le cas de l’Ukraine, mais fondamentale – l’ingénieur de Starlink, l’analyste d’imagerie satellitaire et l’agronome équipé de solutions de télédétection ont tous rejoint le réseau de résilience du pays. À mesure que l’Ukraine se tourne vers la reconstruction, elle emportera ce savoir-faire durement acquis. L’imagerie satellite guidera le déminage et la priorisation de la reconstruction. L’internet par satellite continuera à connecter les communautés alors que les réseaux physiques seront restaurés. Les données d’observation de la Terre aideront à optimiser les plantations sur des terres revitalisées et à surveiller la récupération des forêts marquées par la guerre. En somme, l’Ukraine ressortira vraisemblablement du conflit comme une société sophistiquée et assistée par satellite, qui utilisera les ressources spatiales non seulement en cas d’urgence mais comme des outils quotidiens de développement et de gouvernance.

Enfin, l’exemple ukrainien influence les normes et attentes internationales. Le conflit a montré que même dans une guerre high-tech, la transparence offerte par les satellites commerciaux peut contrer la désinformation et mobiliser le soutien mondial (les images de convois militaires, de villes assiégées et de dégâts environnementaux ont largement contribué à façonner l’opinion mondiale). Il a également soulevé des questions politiques sur la dépendance à l’infrastructure privée pour la sécurité nationale – des enjeux auxquels l’Ukraine et ses alliés sont désormais confrontés alors qu’ils planifient des capacités spatiales plus souveraines jamestown.org jamestown.org. Pour les décideurs et les chercheurs, le cas ukrainien sera étudié pendant des années comme un tournant dans l’intégration de la technologie satellitaire à la résilience nationale. L’expression « des zones de guerre aux champs de blé » résume non seulement l’étendue des applications satellitaires en Ukraine, mais aussi l’unité de but qui les anime : protéger et améliorer la vie, que ce soit en défendant la liberté ou en nourrissant la population. Dans le ciel ukrainien, un nouveau paradigme s’est imposé – celui où les satellites sont aussi indispensables que n’importe quelle arme ou tracteur au sol – et il est voué à perdurer.

Sources : Des rapports et analyses récents de la RAND Corporation, Via Satellite, Air & Space Forces Magazine, Planet Labs, NASA Harvest, Reuters, Yale Environment 360, Jamestown Foundation et des communiqués officiels ont permis de compiler cette synthèse interactive.satellitetoday.com issues.org flowingdata.com jamestown.org intelligenceonline.com, parmi d’autres références citées dans le texte. Ces sources reflètent l’évolution de la situation jusqu’à la mi-2025 et apportent des preuves détaillées de l’utilisation des technologies satellitaires en Ukraine et à son profit.

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